Ce mardi 24 août 2021 s’est tenu le lancement du Projet Campagne de sensibilisation pour la pleine participation de la société civile au rétablissement de la confiance avec les autorités nationales et locales et de l’engagement dans la consolidation de la paix au CICB sous la haute présidence du Ministère de la Refondation de l’État, chargé des relations avec les Institutions et de la Cheffe des Affaires Civiles de la Minusma M Soraya Adouane.
Le présent projet sera piloté par le consortium la CAD/Mali et JCI devant couvrir la période du 30/08/2020 – 30/06/2021 et financé par la MINUSMA. Cette campagne de sensibilisation vise l’éveil de conscience des jeunes sur leurs droits et devoirs civiques, et l’implication de ceux-ci dans la gestion de la chose publique et dans la mise en œuvre et la consolidation de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. En outre renforcer la capacité des jeunes de différentes organisations de la société civile à mieux jouer un rôle dans la consolidation de la paix; Impliquer les organisations de jeunes dans le processus de réconciliation nationale et la mise en œuvre de l’accord pour la paix aux cotés des autorités et des leaders communautaires et enfin soutenir les organisations de la société civile surtout au niveau local pour leur implication dans le processus de gouvernance et de prise de décision des autorités locales.
Selon le représentant du consortium un bon nombre de jeunes de Kidal, Tombouctou, Mopti, Djenné, Ménaka, Gao, Tessalit, Ségou, Taoudénit, Bandiagara et Bamako, a été impliqué par les groupes armés dans diverses violences à cause de l’ignorance des principes fondamentaux et des piliers de la démocratie. Parmi ces jeunes, les uns ont été recrutés et ont participé dans des combats et, d’autres refusant de rejoindre les groupes armés ont été victimes de toutes sortes d’exactions. Le manque d’encadrement des jeunes par les instances étatiques qui préfèrent utiliser des pensionnaires ou des personnes d’âges avancés au sein des institutions publiques contribuent à décourager les jeunes qui se laissent endoctriner par les groupes armés ou même des groupes terroristes. Cet état de fait a favorisé, en 2013 avec la crise qui a éclaté au Mali particulièrement dans les régions du Nord l’enrôlement de plusieurs jeunes dans le mouvement armé qui a eu une répercussion négative sur l’intégrité et l’indivisibilité de l’Etat. Les jeunes et les femmes sont souvent utilisés comme des boucliers humains et sont parmi les premières victimes lors de l’éclatement des crises, comme celle qui a frappé le Mali en 2012. La répercussion négative de l’interruption du système éducatif, l’impossibilité de travailler que ce soit au champ ou dans les petites entreprises les jeunes font face à beaucoup d’obstacles qui nuisent à leur épanouissement. Ce projet aiderait la jeunesse à sortir du statut de victimes à acteurs du changement.
Le taux élevé de chômage dans les milieux des jeunes surtout ceux ayant terminé leurs études universitaires mais qui, jusque-là, sont sans emploi constitue comme un frein à l’épanouissement de ces derniers, qui représentent l’espoir pour l’avenir de demain. Par ailleurs, le manque d’instruction et d’apprentissage des jeunes dans les régions du Nord et du Centre et leur désœuvrement, ainsi que la précarité et la paupérisation grandissante augmentent leur vulnérabilité et les exposent à la manipulation et la récupération par les groupes extrémistes.
En plus, faut-il signaler que la non-implication effective des jeunes dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger a suscité et pourrait susciter des vives tensions chez les jeunes qui sans ambages constituent une force, mais quelque fois une force qui a besoin d’être dirigée vers la bonne direction pour qu’elle ne soit pas utilisée par les ennemis de la Paix. Ainsi ils ont besoin d’être outillés sur la citoyenneté responsable, sur le rôle proéminant à jouer dans le processus de paix pour avoir un avenir plus brillant, car sans la paix il est impossible pour un pays d’avancer sur la route du développement durable.
En croire, la Cheffe des Affaires Civiles de la Minusma M Soraya Adouane il sied de noter que ces cessions de sensibilisation seront animées par les acteurs de la Société Civile œuvrant dans la Thématique de « Contrôle citoyen », et dont la matière portera sur la responsabilité citoyenne des jeunes, la culture de la Paix, la résolution des conflits, la protection des civils, l’appropriation de l’Accord pour la paix, conformément à la résolution du conseil de sécurité 2531(2020) qui demande à la MINUSMA d’« Encourager et soutenir la pleine mise en œuvre de l’Accord par les parties maliennes et tous les acteurs non-signataires concernés, notamment en favorisant une large participation de la société civile, y compris les organisations de femmes, les femmes œuvrant à la consolidation de la paix, les organisations de jeunes et les jeunes œuvrant à la consolidation de la paix, et en aidant le Gouvernement malien à sensibiliser le public au contenu et aux objectifs de l’Accord ». Les alignements sont également faits avec les priorités stratégiques de la mission pour l’exercice 2019/2021 et le Cadre Stratégique Intégré du Système des Nations Unies (CSI/ISF 2019-2021) du Mali, respectivement dans les axes portant sur « l’engagement politique et la gouvernance participative » et ; « la restauration de l’autorité et services de l’Etat au nord et au centre du Mali ».
Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net