Toutes les communautés du Mali se sont rencontrées au Centre international de conférences de Bamako (Cicb) pour le lancement officiel de l’association ‘’Alliance pour la Paix et la Concorde (APC), en Tamasheq « Tamouzôk » qui signifie en français le vivre-ensemble. Ses militants et sympathisants se donnent non seulement la main mais appellent aussi ceux qui ont encore les armes à les déposer pour regagner la patrie. C’était, ce samedi 15 février 2025, sous le haut parrainage du ministre de la Réconciliation et de la Cohésion sociale, le général de Corps d’armée, Ismaël Wagué.
S’agissant de semer les grains de la paix et la concorde contre les erreurs de Mars, le travail des membres de l’association « Tamouzôk » n’est pas de tout repos. Et pour cause, après avoir donné le ton au détour d’une conférence de presse d’information sur l’existence de l’association, le dimanche 2 février 2025, les membres ont pris d’assaut la grande salle du Centre international de conférences de Bamako (Cicb) pour le lancement officiel ce samedi 15 février 2025. Visiblement, la salle archicomble était arborée des couleurs nationales, riche de toutes les sensibilités du Mali.
« Tamouzôk » se donne comme objectif la contribution à la consolidation de la paix et de l’unité nationale sur l’ensemble du territoire malien. Cette association est donc portée sur les fonts baptismaux pour résoudre les problèmes maliens. Elle s’appuie sur les recommandations des Assises nationales de la refondation et du Dialogue inter-malien.
L’association soutient les initiatives du gouvernement et appelle au dialogue avec ceux qui respectent la souveraineté nationale. Appelant à l’unité, « Tamouzôk » invite toutes les associations et communautés à collaborer pour restaurer la paix. Elle reconnaît les efforts passés de l’État en matière de réconciliation et de développement. Cet objectif est adossé à un plan d’action qui se concentre sur la promotion des valeurs de paix et démocratie, la réconciliation nationale, la cohésion sociale et l’unité nationale, le soutien aux projets étatiques, des actions humanitaires et un dialogue inclusif.
La paix, ce n’est pas des mots mais des actes. Cette lapalissade cadre bien avec la conduite des responsables de « Tamouzok ». Les messages distillés par les intervenants ont laissé plus d’un cois. Celui du président de Tamouzok, Alhamdou Ag Ilyène, est sans équivoque. « Nous avons été Maliens au même moment que le premier président du Mali, Modibo Kéita. Nous n’avons pas été importés au Mali et nous ne sommes pas exportables », a martelé le ministre de la Communication et de l’Économie numérique. C’est un président qui insiste sur le fait que tous les Maliens et Maliennes doivent jouer pleinement leur rôle pour le retour à une paix durable, car le Mali appartient à tous ceux qui veulent promouvoir la paix et le développement du pays.
Il n’a pas manqué de faire part de la richesse ethnique et linguistique exceptionnelle du Mali, où, depuis des millénaires, les différentes communautés cohabitent en harmonie, partageant un héritage commun fondé sur la paix, l’échange et la solidarité. Cette diversité, poursuit-il, souvent citée en exemple, constitue un véritable modèle de tolérance et de respect mutuel. Cependant, argumente-t-il, dans un contexte mondial et national en mutation, il est essentiel de continuer à renforcer cette cohésion sociale pour préserver l’unité nationale et relever les défis contemporains.
Pour sa part, le président de la commission d’organisation de la cérémonie de lancement de « Tamouzôk », le ministre Mossa Ag Attaher a laissé entendre que cet instant marque une étape importante dans leur engagement pour un Mali réconcilié, uni et tourné vers un avenir de stabilité et de prospérité. Selon lui, « Tamouzôk » est le fruit d’une longue réflexion et d’une prise de conscience collective d’hommes et de femmes engagés résolument et qui mèneront toutes les activités nécessaires pour le retour de la paix, du vivre-ensemble et de la relance du développement socio-économique.
Poursuivant, il a affirmé qu’elle traduit également l’éveil de conscience face à l’adversité et aux défis persistants qui entravent la stabilité et le développement du pays. « Malgré les différentes initiatives entreprises par les plus hautes autorités, les partenaires et la société civile, les résultats attendus ne sont pas pleinement atteints, et l’urgence d’une action citoyenne structurée et engagée s’est imposée à nous. Depuis sa création, les hommes et les femmes qui l’animent travaillent sans relâche à la sensibilisation des communautés et à leur mobilisation autour de Tamouzôk », a dit le ministre Attaher.
Il a informé que « Tamouzôk » se veut une interface, une force de propositions qui mettra ses bureaux à l’intérieur et à l’extérieur du pays. De son point de vue, l’association se donne pour mission de contribuer activement à la promotion de la paix, de la justice sociale, de la cohésion nationale et de la solidarité.
A l’entendre, le lancement officiel de « Tamouzôk » marque le début d’un processus dynamique et inclusif. Il s’agit pour lui de bâtir des passerelles entre les différentes communautés, d’instaurer un dialogue sincère et de promouvoir des initiatives locales en faveur de la stabilité et du développement.
Si l’on en croit le ministre Attaher, les portes de l’association sont largement ouvertes. « Nous lançons un appel solennel à tous. Aux autorités nationales et locales, pour qu’elles soutiennent et accompagnent nos initiatives, aux leaders communautaires et religieux, pour qu’ils relaient et incarnent ce message de paix, aux médias, afin d’assurer une large diffusion des actions engagées, aux jeunes et aux femmes, qui sont les véritables piliers d’un avenir stable et prospère, et enfin, à tous les Maliens, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, pour faire ensemble de « Tamouzôk » un moteur de transformation sociale et nationale », a-t-il notifié.
Pour lui, « Tamouzôk » n’est pas simplement une organisation. « C’est une vision, une dynamique et un engagement profond envers un Mali meilleur. Aujourd’hui, nous posons la première pierre d’une initiative qui se veut pérenne, rassembleuse et résolument tournée vers l’action », a-t-il conclu.
Au pupitre, le parrain Wagué a fait savoir que le Mali est un pays de diversité. Selon lui, il est important de signaler que tout le monde est chez soi. Il a balayé d’un revers de main le faux narratif international de l’étrangeté de certaines ethnies au Mali. Il a salué et encouragé toutes les communautés qui ont gagné le pari de rester dans l’Etat.
A noter que la cérémonie a été agrémentée par les prestations des artistes Baba Salah Cissé, Douma Maïga et le groupe Amanar de Kidal. L’art au service de la diversité culturelle était au rendez-vous.
Bazoumana KANE
Lancement officielle de Tamouzok :
Le ministre Wagué félicité pour ses efforts en faveur de la paix au Mali
![](https://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2025/02/Gl-Ismaeil-Wague.jpg)
Pour les efforts qu’il a consentis pour le retour de la paix et la cohésion sociale, le ministre Wagué a été salué et félicité. C’était au cours de la cérémonie consacrée au lancement officiel des activités de l’association « Tamouzôk ». C’est une reconnaissance de ses homologues de la Communication et de l’Economie numérique Ag Ilyène et des Maliens établis à l’extérieur, Ag Attaher. Cela, au nom de tous les membres de « Tamouzôk ».
Dans son intervention, le ministre Alhamdou Ag Ilyène non moins président de « Tamouzôk », a félicité le gouvernement malien, à travers le ministre Wagué, pour son engagement dans le programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Intégration (DDR-I). Selon lui, cela prévoit, cette année, l’intégration de 2 000 ex-combattants dans les Forces armées maliennes (FAMa), ainsi que la réinsertion de 1 000 autres dans la vie civile.
Il a insisté sur le devoir de tous les Maliens et Maliennes de jouer pleinement leur rôle pour un retour à une paix durable. Car, pense-t-il, le Mali appartient à tous ceux qui veulent promouvoir la paix et le développement du pays.
Bazoumana KANE