Lancement de la bourse de l’emploi à Bandiagara : Que du folklore

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L’espoir de bâtir un Mali nouveau tant attendu  par le peuple semble s’estomper. A travers le comportement de certains membres du gouvernement, le Malikoura devient de plus en plus un mirage. C’est du moins ce qu’on peut retenir du lancement de  la Bourse de l’emploi par le ministre Mohamed Salia Touré.

Censé valoriser et promouvoir l’entreprenariat à travers le pays, la 3ème édition de la Bourse de l’emploi, tenue du 26 au 28 décembre 2020 à Bandiagara, a été vidée de son sens.  La présente édition s’est effectuée à une allure de balade de santé du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mohamed Salia Touré. Car, il s’est fait encombrer à cette occasion par des amis de circonstance et des invités spéciaux dont les comédiens et d’autres personnes n’exerçant aucune profession.

Au plan technique, la Bourse était vide de contenu.  Car, il n’y avait rien eu à visiter dans les quelques stands installés.  Cette  cérémonie de lancement n’a été que du folklore, accompagné des annonces pompeuses. Il s’agit notamment de l’offre de  11840 bourses   à 12 000 femmes alphabétisées, dont 60%  seront des jeunes femmes en 2021. Ce, pour  une durée de 8 ans et pour un montant de 26 milliards  de francs CFA. Quant aux bourses de l’Iniforp, apprend-on,  elles portent sur 2 offres en formation. Ainsi, 20 formateurs CFP/IFP de Bandiagara ont bénéficié d’une formation en évaluation, selon l’approche par compétence (APC) en 2020.

A l’instar du volet technique de l’évènement, l’aspect politique n’était pas non plus au rendez-vous.  La présence d’un membre du gouvernement pouvait symboliser la  présence de l’Etat et par ricochet, donner une certaine assurance aux populations. Hélas ! Elle aura été un facteur  qui a au contraire aggravé l’anxiété des braves populations de Bandiagara. Car, il a fallu l’implication de la milice locale, Dan-Amassagou,  en appui à nos forces régulières, pour assurer la sécurité de la délégation ministérielle.  Si à l’arrivée de la délégation ministérielle la milice dogon se voulait discrète, au retour, après le départ du ministre,  elle a joué un rôle prépondérant dans la sécurisation du reste de la délégation conduite par le chef de Cabinet du ministre de l’Emploi. Elle a joué le rôle d’éclaireur pour cette mission.  Une situation qui constitue une humiliation pour la nation toute entière. Car, il s’agissait là d’une mission gouvernementale qui n’a pas pu être assurée par l’Etat. Quid pour la sécurité des citoyens lambda ?

Oumar KONATE

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