Lancement de deux applications mobiles au Mali : La fondation Tuwindi veut booster le contrôle citoyen de l’action publique

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A l’initiative de la fondation Tuwindi, la salle Toguna de l’hôtel Onomo de Bamako a servi de cadre, ce jeudi 25 août 2016, au lancement de deux plateformes web de suivi de l’action gouvernementale au Mali. Ce qui vise à susciter la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques, au moyen des technologies de la communication et de l’information (TIC).

Visant le suivi de « la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali » et « la loi n°052 du 18 décembre 2015 portant sur la promotion du genre au Mali », les deux plateformes nommées respectivement « Benkan Seben » et « EquiGenre » sont des applications mobiles (à installer sur son mobile depuis Playstore) qui se veulent être des moyens de mieux intéresser les citoyens maliens, de plus en plus détournés de la chose publique.

De la présentation de Tidiani Togola, Directeur exécutif de Tuwindi, l’on retiendra que ces deux plateformes ciblent prioritairement les jeunes, frange la plus nombreuse et la plus affectée par la crise sécuritaire et les questions liées au genre, en mettant entre leurs mains des outils technologiques qui s’imbriquent parfaitement à leur quotidien d’utilisateurs du Web. Ainsi, en quelques clics seulement, ils pourront se rendre compte du niveau d’exécution de chacune de ces deux thématiques. Faisant ainsi l’économie de longs trajets à parcourir et des longues heures d’attente avant de recevoir une simple information, comme c’est le cas actuellement. Par ce moyen donc, les citoyens se sentiront plus proches des affaires publiques et pourront mieux exercer leur rôle de contrôleur de l’action gouvernementale et parlementaire du pays. Poursuivant sa présentation, M. Togola a expliqué le mécanisme de collecte des données mises à la disposition des visiteurs des sites et la méthodologie pour leur analyse. Collectées auprès de diverses sources dont celles gouvernementales, parlementaires et autres institutions de souveraineté, les données proviennent aussi des organisations de la société civile (OSC) nationales comme internationales. Quant à l’analyse, elle est faite par un comité d’experts qui s’assure de la pertinence des données avant qu’elles ne soient publiées, et leur mise à jour régulièrement faite.

A sa suite, les nombreux invités de marque venus soutenir l’initiative, l’ont tous auréolée d’être un outil certes innovant, mais surtout très important.

Si le Conseiller technique principal du Pnud/ Papem au Mali, Marc Amougou, situe l’importance de ces outils dans le cadre de la formation citoyenne à l’approche  des élections communales et celles qui suivront, Diallo Mama Diarra, directrice du Cndife, la situe ailleurs. Pour elle, l’initiative est d’importance d’abord, à cause de la place des statistiques dans la vie d’une nation, et ensuite dans le fait qu’elle participera à renforcer les actions de son département dans le plaidoyer auprès des institutions et dans la dissémination de leurs informations.

S’agissant de M. Sogoba, représentant le  ministre de la Réconciliation nationale, il affirme que ces outils technologiques qui offrent « un genre de communication qui touche aux jeunes et aux femmes », est d’importance quand on sait, comme lui, que «la mise en œuvre de l’Accord est difficile car il y a un problème de communication».

Signalons que Tuwindi qui est une organisation de droit indépendante  et à but non lucratif, s’est donnée pour missions «d’établir  un lien de collaboration entre les OSC, les média, les partis politiques et l’Etat» d’une part, et d’autre part d’ «intégrer les TIC à la pratique de la démocratie pour le développement social et économique du Mali». C’est dans ce cadre qu’elle a bénéficié du financement du Open society initiative for west Africa (Osiwa) pour le déploiement des deux plateformes.

Il faut noter que ce lancement fait suite à celui de la plateforme web Xensa de «suivi du Programme d’action gouvernemental (PAG)» disponible sur http://mali.xensa.org il y a quelques semaines.

Pour l’occasion, en plus des personnalités citées plus haut, l’on notait la présence de Diane Mariam Koné, ex-ministre de la Famille; de la représentante du Haut représentant du Président de la République pour le suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation; de la représentante du ministre de la Jeunesse et de l’Action citoyenne; de Alexis Kalambry, président du Forum malien de la société civile et des médias; de la représentante de la fondation Friedrich Ebert, entre autres.

Abdoulaye KONATE

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