Kéla, la cité symbole de la médiation et du dialogue, une localité située à une dizaine de kilomètres de Kangaba, a abrité le lancement des activités du groupe d’action pour la réconciliation et le dialogue (GARD). La cérémonie était présidée par le Chef de cabinet de la primature, Amadou Diop. Il avait à ses côtés l’ancien premier ministre, Mohamed Hamed Ag Hamani.
Selon les organisateurs, les politiques et les armes ont montré leurs limites dans la résolution de la crise récurrente que connait le Mali dans sa partie septentrionale depuis son accession à l’indépendance. L’objectif du GARD est de mettre à contribution les communicateurs traditionnels du Mali afin de venir à bout de cette crise qui n’a que trop duré. Selon eux, le groupement ne se substitue pas au gouvernement, mais il l’aide plutôt dans ses efforts de réconciliation et de pacification du pays. Le maire de la commune de Minidjan, Zie Synayoko dans son adresse a déclaré que le Mali est un pays de diatiguiya et de synangounya. Il a par ailleurs ajouté que, le Mali est aussi caractérisé par sa diversité culturelle et ethnique, donc le rôle des communicateurs traditionnels est très déterminant dans la résolution des conflits. La contribution de l’ensemble des griots du Mali, de Kayes à Kidal, est un message appelant le gouvernement du Mali et les groupes armés du nord à déposer les armes et à s’assoir à la table de négociation, car les armes n’ont jamais réglé un conflit. Il faut préciser que ce message a été relayé dans toutes les langues du Mali. Selon l’ancien premier ministre, Mohamed Hamed Ag Hamani, le Mali est un peuple qui a engendré des hommes de Kayes à Kidal vivant dans l’entente et en parfaite harmonie sur le territoire commun.
Le devoir des griots est de réconcilier les cœurs et les esprits, car seuls les griots sont habilités à dire la vérité en tout temps et en tous lieux. Selon le secrétaire général du GARD, Aboubacar Touré, les communicateurs traditionnels sont des médecins chargés de panser et de guérir les plaies causées à la communauté par les agissements inconséquents de certains de ses membres. Donc dans cet exercice, ils se doivent de dire la vérité à tous et particulièrement aux chefs.
Boubacar PAITAO
Très belle initiative à encourager. Ces griots et autres communicateurs traditionnels sont arrivés par le passé à éviter des guerres avec une technique très élaborée. Dans leur rôle de messager entre les 2 parties belligérantes qui s’apprêtent à s’affronter , 2 griots ont eu l’idée de se concerter avant de porter chacun un message imaginaire genre “au lieu de mêler tout le royaume dans cette bataille mon roi souhaite en découdre avec toi uniquement, si tu es d’accord alors suis-moi… “.Ce défi imaginé ainsi lancé à chacun de nos “chefs” aurait suffi à calmer leur soif de guerre et épargner ainsi les 2 camps de plusieurs morts. 😉
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