Le consortium des ONG de défense des droits des enfants et des jeunes du Mali a organisé, ce samedi 12 mars, un panel inter-générationnel. L’activité qui a lieu, en marge du 8 mars, a porté sur le thème : « Refondation du Mali : Quel rôle pour les organisations de défense des droits des femmes et des filles ? »
« Une fille née aujourd’hui aura de meilleures opportunités d’étudier, de travailler, d’exprimer son opinion, qu’une fille née il y a ne serait-ce qu’un demi-siècle », a indiqué Kadiatou Koné, représentante du consortium des ONG de défense des droits des enfants et des jeunes du Mali. Cependant, a ajouté la représentante des ONG, le travail est loin d’être achevé, « car cela n’est pas encore vrai pour toutes les femmes dans notre pays ».
A l’hôtel Salam, Farid Ayoub, Chargé d’affaires à l’Ambassade du Canada, partenaire financier de l’événement, a rendu un vibrant hommage aux femmes du Mali. « Le 8 mars, ce n’est pas qu’une journée, c’est toute l’année », a expliqué Farid Ayoub. Dans ce contexte difficile, a-t-il souligné, ce sont les femmes et les filles du Mali, qui perdent au quotidien leur mari, leur père, leurs enfants ou leurs frères.
Sur le thème « Refondation du Mali : Quel rôle pour les organisations de défense des droits des femmes et des filles ? », la panéliste Maïmouna Dioncounda Dembélé estime que les organisations de défense des droits des femmes doivent veiller à ce que les droits des femmes soient pris en compte pour les orientations politiques au cours de cette période de refondation.
Présidente de l’Association des femmes fortes de la Commune IV, Diané Aïssata Sarr milite pour le droit des femmes de marché. Pour elle, le panel aurait dû se tenir en Bambara pour que les femmes de ‘’railda (grand marché ’’) puissent se sentir concernées. Lors des élections les femmes reçoivent des miettes, et après les élections nos numéros sont mis sur la liste noire des hommes politiques. « Il faut s’organiser et se soutenir mutuellement », a lancé Diané Aïssata Sarr à l’endroit des associations de femmes.
« Les femmes ne doivent pas attendre que l’État leur donne des postes », a défendu Lala Wangara, ancienne présidente du parlement des enfants et politologue. Et d’ajouter : « Il faut que les femmes s’impliquent et soient nommées en fonction de leur compétence et non pour le respect d’un quota ». Selon Lala Wangara, « au Mali les femmes ne vont pas en politique parce que dans l’imaginaire, c’est un environnement violent et moins vertueux ».
Autres freins pour les femmes maliennes en politique, explique la politologue, les femmes ont moins de temps, moins de ressources financières, et elles ne sont généralement pas conscientes de leurs compétences.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net