Une infirmière des Forces aériennes des États-Unis soigne une petite Malienne dans le cadre d’une série de formations médicales organisée par l’Africom. L’état-major du commandement militaire des États-Unis pour l’Afrique (Africom) contribue à développer les capacités militaires des pays partenaires afin que ces derniers soient davantage en mesure de contrer les menaces extrémistes, de faire respecter l’autorité civile et de répondre plus efficacement aux besoins humanitaires et de sécurité à travers le continent, a expliqué une haut responsable du ministère de la défense des États-Unis à des parlementaires.
Dans la présentation qu’elle a faite le 26 juillet devant la sous-commission sur l’Afrique, qui s’insère dans la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, la ministre adjointe de la défense Vicki Huddleston a été bien claire : l’Africom, créé en octobre 2008, n’est pas une force militaire en Afrique.
« L’Africom est présent sur le continent pour renforcer la capacité d’armées professionnelles sous le contrôle du pouvoir civil », a-t-elle insisté.
Sa mission consiste à aider les 54 pays africains avec lesquels il a formé un partenariat à mieux « contrer l’extrémisme, assurer la sécurité de leurs citoyens et contribuer au maintien de la paix », a-t-elle précisé. Le renforcement de leur capacité dans ces domaines leur permet ainsi de faire prévaloir « un environnement sûr pour la démocratie, la gouvernance et le développement ».
Près de trois ans après la création de cet état-major, les Africains sont nombreux à avoir vu l’Africom à l’œuvre. En octobre 2009, par exemple, quelque 650 militaires du Burundi, du Kenya, du Rwanda, de la Tanzanie et de l’Ouganda (le pays hôte) ont pris part aux côtés de soldats américains à un exercice d’entraînement de deux semaines, dit « Natural Fire 10 », qui portait sur l’assistance humanitaire et les secours en cas de catastrophe. Mme Huddleston a indiqué que les soldats avaient également travaillé ensemble à la construction d’une école et à la fourniture d’une aide humanitaire dans un dispensaire.
À travers ces exercices, a-t-elle ajouté, les Africains voient que l’Africom « aide leurs forces armées non seulement à se perfectionner, mais aussi à collaborer avec leurs homologues dans la région ».
En outre, les Africains ont pu constater que l’Africom avait dispensé une formation à l’armée du Libéria ainsi qu’à un bataillon de la République démocratique du Congo à Kisangani, lequel a été depuis déployé pour assurer la protection des civils dans une région où l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) est active, a poursuivi Mme Huddleston.
« Parce qu’elles apprennent à respecter l’exercice du contrôle par le pouvoir civil, ces unités militaires professionnelles jouent un rôle important pour la stabilité et le respect de l’État de droit », a commenté la haute responsable, qui a aussi noté que les exercices de l’Africom offraient « aux partenaires africains des occasions de rehausser leur professionnalisme ».
La formation que dispense l’Africom porte notamment sur les normes internationales relatives aux droits de l’homme, dont le respect de la primauté du droit, la tolérance et les droits des femmes.
De son côté, Mme Sharon Cromer, première administratrice adjointe pour l’Afrique à l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), a expliqué aux membres de la sous-commission parlementaire que l’action de l’Africom en faveur de la sécurité, de la stabilité et de la paix était essentielle à la création d’un environnement propice à la croissance économique, au recul de la pauvreté et au développement.
Le développement économique nécessite « la présence d’une armée professionnelle acquise au respect des droits de l’homme, d’une gouvernance de qualité et de la démocratie », a-t-elle souligné.
« Nous ne pouvons pas vraiment poursuivre à fond nos interventions en faveur du développement en l’absence de la paix et de la sécurité. Dès lors, le rôle que joue l’Africom sur le continent pour rehausser le professionnalisme des armées et appuyer les droits de l’homme et une gouvernance de qualité revêt un caractère absolument essentiel à notre action en faveur du développement », a déclaré Mme Cromer