L’ADPS défend les accords de paix, sans convaincre

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«Les différents accords signés par le Mali de 1991 à 2006 ». C’est le thème de la conférence-débat organisée, samedi dernier, à la Maison de la Presse, par l’Alliance des Démocrates Patriotiques pour la Sortie de Crise (ADPS). Au cours de cette rencontre, les leaders de l’ADPS ont défendu, sans succès, les accords signés, ces 20 dernières années, pour mettre fin  à la rébellion touareg.

 Cette conférence était animée par le Contrôleur général de police Mahamadou Diagouraga. Elle a mobilisé l’ensemble des leaders de la classe politique, dont Dr Soumana Sacko  assurant la police des débats.

 Dans son exposé, le conférencier a expliqué le rôle d’un accord. Chaque accord, a-t-il indiqué, sert à résoudre un problème déterminé. Ainsi, les différents accords (Accords de Tamanrasset du 6 janvier 1991, Pacte national du 11 avril 1992, l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006) visaient à mettre fin à la rébellion touareg dans son septentrion. La fréquence des crises, au nord du Mali, suscite beaucoup d’interrogations. Surtout, par rapport aux accords précédemment signés. Sans, pour autant, avouer que ces accords ont produit les effets escomptés, le conférencier a laissé entendre que la rébellion des années 62-63 a été réglée sans la signature d’un accord. Selon M. Diagouraga, il est regrettable de constater, que malgré la signature de ces accords de paix, le Mali voit se détruire, à chaque rébellion, les infrastructures réalisées au nord.

Le Contrôleur General de police a rappelé qu’avant de signer un accord pour, il est nécessaire d’analyser la crise en question. Aussi, il faut se poser des questions : pourquoi cette crise ? Qui sont les responsables et les complices ? Qui en seront les victimes ? Le hic est que M. Diagouraga est  l’un des principaux artisans des accords signés avec la rébellion touareg.  Aura-t-il, un jour, le courage de dire aux Maliens que certains accords jurent avec la volonté du peuple malien ?

En attendant, il faut noter que M. Diagouraga, considéré comme l’homme le spécialiste des crises du nord, a tenté au cours de cette conférence-débat, de recadrer certaines allégations faites sur l’Accord d’Alger du 4 juillet. Contrairement à ce qui se dit, il a précisé qu’il n’est écrit nulle part, dans l’Accord d’Alger, de démilitariser les régions du nord. Mais il reconnait que la présence de l’armée, dans certaines localités du nord, ces dernières années, n’était pas forte. Cela s’explique, ajoute-t-il, par le manque de moyens de l’Etat  de faire face aux exigences de l’armée nationale dans ces zones. Les pénibles conditions dans lesquelles travaillait l’armée, dans ces zones, ont obligé les autorités à faire une restructuration de celle-ci.

Abondant dans le même sens, Zéidane  Sidi Alamine dira qu’aucun Accord n’a consacré la démilitarisation des régions du nord, encore moins la répartition du Mali qui est et restera, «Un et indivisible». Cet argument a été soutenu par Mme Sy Kadidiatou Sow, selon laquelle, ces différents Accords souffrent,  d’un manque criard de communication. Mais aussi, de suivi. Elle estime que les accords signés, en l’occurrence le Pacte national, a pris en compte tous les problèmes de développements des régions du nord de notre pays.

Mais force est de constater que ces précisions sont faites à un moment où, les accords font l’objet de critique. Nombre de Maliens estiment que l’Accord d’Alger est une « honte ». En tout cas, la majorité des communautés du nord, dénoncent cet accord qui n’a pris en compte que les préoccupations de la seule région de Kidal.

Aussi, l’Accord d’Alger n’est pas seulement, en déphasage avec les accords précédents, il fixe des objectifs difficiles à réaliser.

Au cours des débats, l’ensemble des intervenants a reconnu que les accords, seuls, ne suffisent pas à résoudre la crise. Il faut que l’Etat soit fort. Toute chose qui nécessite une armée bien formée et  bien équipée. C’est pourquoi, M. Diagouraga a conclu qu’il est, urgent de former et d’équiper les forces armées et de sécurité. «Les jeunes qui auront la chance de gérer le Mali, doivent se dire que l’armée et la justice sont des leviers importants pour tout Etat démocratique », a-t-il rappelé.

Abou BERTHE

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