Aujourd’hui s’il y a quelque chose qui manque aux villages, c’est l’autosuffisance alimentaire. Depuis quelques années, la principale activité qui faisait la fierté des ruraux et qui leur permettait de se sédentariser dans leurs villages, l’agriculture, est moins rentable à cause de la mauvaise pluviométrie. Les récoltes ne suffisent plus pour prendre en charge les familles. Conscients du dégât que cela peut engendrer dans les familles, les jeunes ont choisis Bamako pour éviter le pire. Pour beaucoup d’entre eux, la capitale est le seul espoir pour subvenir aux besoins de leurs familles. Le témoignage de quelques uns.
Oumar Diarra, Bapho
“Depuis un certain temps la vie en campagne est de plus en plus difficile. Cette situation a poussé beaucoup d’entre nous (jeunes) à nous exiler à Bamako avec l’espoir de subvenir aux besoins de la famille, car, pour nous, Bamako est un lieu où il est très facile de se faire de l’argent”.
Bakary Dembélé, M’Péba
“Quoi faire ? Il n’y a plus un grain dans les greniers et pourtant la famille doit manger. Je crois que c’est le moment pour les jeunes faire quelque chose. Car ils ont été pris en charge par les vieux, c’est à leur tour maintenant de se manifester pour eux. C’est en partant dans les grandes villes comme Bamako qu’ils nous donnent de l’espoir”.
Bakary Coulibaly, Banankoro
“La vie paysanne est devenue un calvaire depuis un moment à cause de la mauvaise campagne agricole due à la mauvaise pluviométrie. Que faire si la seule activité permettant de nous prendre en charge est de plus en plus menacée ? Notre seul espoir, ce sont les jeunes. Ils sont contraints d’aller chercher à vivre pour la famille dans les grandes villes”.
Sidiki Traoré, Koukoun
“Aujourd’hui, notre village vit l’un des moments les plus tristes de son histoire. Les greniers sont vides. Il n’y a presque plus de jeunes dans le village (beaucoup d’entre eux se trouvent à Bamako). Même avec tout ça, des gens sont obligés de vendre des parcelles de leurs champs pour se nourrir”.
Youssouf Coulibaly