La transition face à l’épreuve du pouvoir : Les affaires échappent- elles aux autorités ?

0

Au moment où les chefs religieux, indignés par des propos blasphématoires proférés contre le prophète de l’islam par un illustre ignare, haranguaient la foule immense de fidèles, déchaînés contre les attaques répétées à l’encontre de leur religion, loin de là, dans les abords de Menaka, deux groupes terroristes, engagés dans une logique de positionnement, se livrent à une bataille implacable, d’une rare violence, dans une pays. Deux événements inédits, totalement différents, l’un de l’autre, quant à leur enchaînement idéologique, mais qui symbolisent la gravité d’un pays en tourmente.

Les autorités militaires qui dirigent la transition  ont-elles les coudées franches pour inverser la courbe fâcheuse des événements?

Insécurité grandissante, isolément diplomatique sans précédent, graves troubles sociaux en perspective, scandales de gestion répétitifs….Les défis, auxquels les autorités de la transition sont confrontées, reflètent la réalité d’un pays qui peine à retrouver son souffle. Au-delà de la polémique, née des difficultés liées à la vie chère, consécutive à la flambée des prix, le Mali, depuis plusieurs mois, confronté à l’épineux problème des militaires ivoiriens, détenus dans notre pays, n’arrive toujours pas à juguler une situation, pour le moins sensible, pour laquelle néanmoins presque tous les dirigeants du grand voisinage ont sillonné le nôtre. En dépit du grand ballet diplomatique, déployé auprès des autorités de la transition, aucune lueur d’espoir n’est apparue pour apaiser un dossier qui devient de plus en plus problématique. Autour de cette affaire des militaires ivoiriens détenus dans notre pays, les dernières informations rapportent que   Bamako a transmis une correspondance à Abidjan. Selon  toujours les mêmes sources, les autorités ivoiriennes ont rejeté la requête de Bamako. En d’autres termes plus clairs, ce dossier est au point mort. La diplomatie togolaise est semble-t-il d’arrache pied pour trouver plus efficacement les voies et moyens d’un règlement plus adéquat à ce dossier. En attendant que les efforts de la diplomatie togolaise reproduisent des résultats probants, c’est le monde entier qui observe le Mali du colonel Assimi Goita face à une situation qui a tout l’air de prendre une allure internationale. Autre goulot d’étranglement: l’insécurité grandissante qui touche une grande proportion du pays. Selon plusieurs avis éclairés, il n’est pas exclu que la révision constitutionnelle en perspective soit compromise du fait de la situation sécuritaire préoccupante du pays. A ce problème sécuritaire récurrent, susceptible de gêner le processus de la révision constitutionnelle en perspective, s’ajoutent les difficultés inhérentes à tout processus politique similaire; à savoir les frondes catégorielles qui risquent de compromettre la stabilité sociale. A ce titre, les magistrats et les représentations de la diaspora malienne et certains leaders musulmans sont, pour l’instant, les quelques corporations professionnelles les plus importantes du pays, qui ne sont pas les moindres, ayant manifesté de velléités réelles face à la question. En comptant les partis politiques et les acteurs de la société civile, qui ont tous, autant qu’ils sont, émis de sérieuses réserves contre des points sensibles de l’avant projet constitutionnel, l’on s’aperçoit que la transition aura fort à faire pour apaiser une situation potentiellement explosive. De plus en plus, les partis politiques, toujours plus insistants à exiger le retour à l’ordre constitutionnel, sont entre autres facteurs de pression sur des autorités de la transition qui ne pourront probablement pas bénéficier d’aucune période de grâce, surtout vis-à-vis d’une communauté internationale, de plus en plus implacable sur le retour rapide à l’ordre constitutionnel, et face à l’émergence religieuse, autrement plus forte dans le pays.

Oumar KONATE

Commentaires via Facebook :