Dans le cadre du lancement officiel des programmes de formation et insertion des jeunes Diplômés sans emploi, l’ONG-Espoir parrainée par le ministère de la jeunesse et des sports, a procédé le samedi 6 octobre dernier à l’organisation d’une conférence Débat sur le thème : «La Jeunesse et l’Emploi au Mali». C’était sous la présidence de Mr Ahmed Sékou Touré, Conseiller technique, Représentant du ministre de la Jeunesse et des sports dans les locaux de la maison de la presse.
La conférence était respectivement animée par Mr Idrissa Guindo, Directeur National de la Jeunesse et Mr Idrissa Koita, Directeur National de l’Emploi et comme modérateur, Mandiou Traoré, membre de l’ONG-Espoir. Ils avaient à leurs côtés Monsieur Oumar Tientigui Dembélé, Président de l’ONG-Espoir et Ahmed Sékou Touré, Conseiller technique en présence de plusieurs autres membres du gouvernement, du corps diplomatique et d’organisations internationales, représentants des partis politiques, des associations.
Créée en janvier 2012, l’ONG-Espoir est une initiative longuement réfléchie d’un groupe de Jeunes Diplômés conscients des difficultés socio-économiques du pays. Son objectif est de former les Jeunes Diplômés en leur assurant des formations pouvant les amener à compter sur eux-mêmes.
A l’entame de la cérémonie, une minute de silence a été observée à la mémoire des soldats qui sont tombés au nord.
Suivra l’allocution du président de l’ONG-Espoir, Monsieur Oumar Tientigui Dembélé qui dans son discours dira que la question de chômage des jeunes Diplômés interpelle toute conscience humaine, c’est pour cette raison que l’ONG-Espoir souhaite une solution non seulement au niveau politique mais également au niveau de la société, selon lui l’ONG-Espoir se veut un cadre approprié, d’appui et d’accompagnement de tous les efforts entrepris en ce sens, en particulier ceux de l’Etat pour éradiquer le chômage, a-t-il souligné.
La dite conférence s’est déroulée autour de deux aspects à savoir : le concept jeune et jeunesse présenté par Idrissa Guindo et la problématique de l’emploi présentée par Idrissa Koita.
Ainsi, Idrissa Guindo, premier intervenant précisera qu’au niveau de l’Etat, c’est le ministère de la jeunesse et des sports qui est dépositaire de la politique nationale en matière de jeunesse. On retiendra ici que c’est ce département qui est dépositaire de la politique en matière d’emploi. Chaque ministère, a ajouté Mr Guindo a des attributions, un mandat. Et les directions centrales sont créées non seulement pour aider à la conception des différentes politiques mais aussi à leur mise en œuvre. Et le mandat de notre département, c’est pour les jeunes. Ces jeunes ne doivent pas être seulement des bénéficiaires des programmes élaborés mais ils doivent également participer. C’est pourquoi, dès la conception des programmes, nous associons les jeunes. Selon lui, le concept jeune et jeunesse est couramment utilisé. C’est quoi au juste? En prenant le concept de jeune tout comme le concept de jeunesse, sont des mots d’origine latine ; Jeune, c’est l’être, la personne qu’on peut toucher. La jeunesse, c’est le temps, la période, le moment, autrement dit, c’est le temps de parcours qu’on appelle (Jeunesse). Monsieur Guindo ajoutera que cette période n’est pas du tout facile, quant est-ce que l’enfance finit et quand est-ce que la jeunesse commence. Chaque spécialité a sa manière de donner une définition à l’enfance, l’adolescence et à la jeunesse, le juriste met l’accent sur la fourchette d’âge. Donc, ce qu’il faut retenir, ce qu’il n’y a pas une définition aisée. Maintenant, pour nous permettre d’identifier, a dit le conférencier, ce groupe d’individus dans la société, on a fixé un âge. Dans le programme national de la promotion de la jeunesse au Mali, est jeune, tout individu ayant un âge compris entre dix (10) et trente cinq (35) ans. Et la charte africaine de la jeunesse qui est au niveau continental stipule que, est jeune, tout individu ayant un âge compris entre (15) et (35) ans. En définitive, on peut retenir qu’il n y a pas une définition universelle au concept de jeune et de la jeunesse, a-t-il conclu.
Sur la problématique d’emploi, Monsieur Idrissa Koita, le deuxième conférencier rapporte que par rapport au chômage, on n’a pas besoin de faire un dessin pour dire que le sous-emploi et la pauvreté sont des questions préoccupantes en république du Mali. Après la crise a souligné Monsieur Koita, politico-militaire que traverse notre pays, c’est la question de sous-emploi et la pauvreté qui dominent. Selon le conférencier, ce sont les jeunes et les femmes qui sont les plus affectés par les problèmes de sous-emploi et la pauvreté. Et ce phénomène a été une source de grande préoccupation du gouvernement. Mais, il pense que nous sommes arrivés à un niveau où beaucoup de choses ont été faites. Il y a eu une politique nationale de l’emploi qui a été élaborée en 1998 et est mise en œuvre depuis 2002. Il y a eu également une politique sectorielle qui est connue sous le nom du Programme Emploi Jeune (PSE) qui a été mise en œuvre pendant 5ans et qui est à sa deuxième génération. Il y a eu des reformes profondes qui ont été entamées par le gouvernement, notamment : Le fait de transformer l’office national de la main d’œuvre et de l’emploi en agence nationale pour l’emploi afin de permettre de jouer beaucoup plus efficacement dans la formation continue des travailleurs. Selon lui, l’emploi, ce n’est pas seulement de l’accueillir et le garder mais il faut aussi développer certains outils permettant à celui qui a un emploi de pouvoir s’adapter à l’évolution de cet emploi et de la technique. Le conférencier a précisé que le chômage au Mali n’est pas conjoncturel mais structurel, c’est-à-dire que le chômage n’est pas dû à une circonstance. En pensant qu’un évènement a précipité un secteur de chômage. Il est structurel puisque jusqu’à présent au Mali, il n’y a pas de travail unifié. Il ajoutera que les marchés d’emploi, c’est l’importance du sous-emploi par rapport au chômage. Il a estimé qu’au Mali, le taux global du chômage est de 10, 5% et que certaines catégories de la population sont les plus touchées. Le sous-emploi, selon Monsieur Koita c’est l’état d’une personne qui ne peut pas être occupée à plein temps par rapport à ce qu’il aimera faire. Au delà de cela, il y a aussi la sous-occupation. Et le taux de chômage en milieu urbain est de 15, 5% contre 9,1% dans la zone rurale. Tant que les entreprises vont se créer, les emplois vont se créer. Mais malheureusement, nous sommes dans pays peu industrialisé où il y a peu d’usine. Donc, ce qu’il faut retenir, ce sont les entreprises qui créent des emplois et le rôle du gouvernement, c’est de mettre en place des stratégies à impulser la création et le développement de l’entreprise.
La clôture de la cérémonie a vu la remise de l’attestation de formation à deux jeunes qui ont suivi la formation au sein de l’ONG-Espoir. Et le mot du représentant du ministre de la jeunesse et des sports Ahmed Sékou Touré qui s’est dit très satisfait de la cérémonie car selon lui cette conférence avait vraiment sa raison d’être puisqu’elle a permis aux jeunes qui ont fait le déplacement de s’imprégner non seulement sur le concept de jeune et de la jeunesse mais aussi sur la problématique d’emploi au Mali.
Drissa Keita, Stagiaire