La démission du PM Moctar Ouane a été une surprise pour beaucoup surtout pendant cette période de transition. Mais fut encore plus grande, sa reconduction. Juste après cette reconduction du PM, la grande stupéfaction a été de voir le M5-RFP refuser de participer au Gouvernement, en dépit de cette belle opportunité. Quand bien même, son comité stratégique avait souhaité la démission du PM lors d’une ressente rencontre avec le Président de la transition. Est-ce encore une autre stratégie ou un manque de vision surtout dans un moment aussi décisif de la période de transition ?
La composition du gouvernement de Moctar Ouane 1 avait suscité beaucoup d’espoir chez certains maliens. Mais il était aussi vu comme un gouvernement moins inclusif par d’autres. La probable absence du M5 RFP pousse à des interrogations sur la teneur du nouveau gouvernement de Moctar Ouane 2. Si le M5 n’y entre pas, alors qui d’autres ? Et pourquoi ce soudain refus de participer au Gouvernement Ouane II ?
Notre première hypothèse se baserait sur la possible présence de certains acteurs politiques qui ne sont ni du M5 ni des proches des militaires. Cette hypothèse se fonderait sur les préparatifs des échéances électorales à venir, l’absence de certains leaders politiques dans le gouvernement ouvrirait la voie à des crises pré et post-électorales. Donc pour éviter cela, il faut de façon stratégique mettre tout le monde dans le processus électoral malgré l’existence d’un réel clivage entre les politiciens maliens.
Notre deuxième hypothèse vaudrait qu’il soit constitué d’un gouvernement assez concentré, c’est-à-dire, comprenant plus de militaires (ou proches). Mais n’est-il pas important de signaler que dans cette transition, le Mali traverse une situation très difficile que très complexe ? Les militaires qui ont pris le pouvoir avait, dès le début, un idéal. Certainement qu’ils ont été contraints et/ou indus en erreur en abandonnant cet idéal pour faire des concessions contre nature (concessions qui pourraient marcher en temps normal) pour la gestion de latransition.
La troisième et dernière hypothèse serait de mettre à la touche certains ministres notamment militaires pour ramener un climat de confiance entre les autorités de la transition et la classe politique d’une part, et d’autre part, les autorités de la transition et le peuple malien. A ce niveau il est important de savoir une chose : « on ne peut progresser sans se ménager des alliés (ni sans comprendre le jeu de ses ennemis) »
En attendant la composition du gouvernement Moctar Ouane 2, nous osons espérer que les revendications sociales en cours trouveront une issue favorable pour le bonheur des maliens.
Gabriel Annaye Togo
Politiste