L’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), l’instance suprême des paysans maliens a été renouvelé, le 18 mars 2021, à la faveur d’une assemblée générale élective. Et c’est le président de la FENALAIT, Sanoussi Bouya Sylla, qui a décroché le graal en raflant les suffrages de ses pairs pour le poste de président et pour un mandat de cinq ans. Quatre candidats étaient en lice au starting-block sur lesquels deux, notamment Bakary Doumbia de Koulikoro et Amadou Angoïba de Mopti, ont jeté l’éponge. Et au verdict, c’est Sanoussy Bouya Sylla qui a recueilli 23 voix contre 15 voix pour son adversaire Kola Diallo. Son élection met ainsi un terme à plus d’une quinzaine d’années de présidence de Bakary Togola à la prestigieuse organisation paysanne ainsi qu’à l’intérim assuré par Mohamed El Moctar.
Quatre mois après son élection, Sanoussy B. Sylla est au cœur d’une controverse qui risque de provoquer des contestations pouvant paralyser l’activité de ladite organisation. Et pour cause, tenez bien. Plusieurs régions nouvellement créées notamment Kita, Dioïla, Bougouni, Koutiala, Nioro du Sahel et San ne se reconnaissent pas dans le bureau qu’il dirige, pour avoir été tout simplement écartées du processus électoral. Sauf qu’au même moment, d’autres régions nouvellement crées, notamment au septentrion, ont pris part au vote. Et c’est d’ailleurs ces voix qui ont aidé l’actuel président a remporté ladite élection.
En tout état de cause, c’est ce que laissait penser les images de son investiture au centre international de Bamako.
En attendant, selon des indiscrétions, les paysans de régions omis n’attendent que l’avènement de nouvelles autorités légitimes pour réclamer ce qui leur revient de droit. Comme quoi, le sort de Bouya, du moins à la tête de l’APCAM, est lié aux autorités de la transition. La fin de cette transition risque également la sienne à la tête des paysans maliens. Sauf qu’il risque d’être orphelin de l’ancien ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Mohamed Ould Mahmoud, qui aurait été, selon de sources bien introduites, le principal artisan de son élection. En tout état de cause, il semblerait que c’est l’omission des nouvelles régions du sud qui ont fait basculer le cours de l’élection en faveur de Bouya. Et c’est Mohamed Ould Mahmoud, en sa qualité de ministre de l’agriculture, qui était appelé à veiller au respect des textes en exigeant la participation de l’ensemble des régions.
Amidou KEITA