La peur de la charia descend sur le district…à travers la commune IV

Ce qui compte ici, à travers ce court récit, ce n’est pas le jugement d’un jour : c’est la trajectoire suivie. Nous sommes dans le quartier d’Hamdallaye.

Sommes-nous déjà au devant de toutes les désillusions ? L’essentiel est dans le diagnostic, nous disent souvent ceux qui ont l’habitude d’appréhender les faits de société. Dans les faits rapportés ici, l’important, ce ne sont pas les chiffres : ce sont les personnes. Pas plus tard que la semaine  dernière, à travers une série de communiqués diffusés sur les ondes nationales, le gouvernement appelait toutes les populations à la vigilance. Près de nous, dans la commune du sémillant maire M. Mara qui, pensons-nous,  en fera son bonheur ou pas. Dans le quartier d’Hamdallaye, près des mosquées, à côté des immeubles ABK, le prosélytisme religieux prend un autre tour. Si on veut analyser ce qui s’y passe, il faudrait remonter à des causes pas si lointaines. Nous nous disons qu’il faut se donner les moyens de bien entendre dignement tout ce qui se dit dans nos radios privées. Pour toutes les informations véhiculées, il faut savoir raison garder, avec le bon sens pour seule règle. Mais dès qu’une information paraît, elle est comme une balle qui part d’un coup de pistolet. La question Ançardine devenant un enjeu géopolitique, nous prêtions attention, hier dans l’après- midi, à tout ce qui se disait lors d’une émission de jeunes sur Radio Klédu à propos de l’entrisme des pratiquants musulmans au quartier Hamdallaye, précisément vers les mosquées non loin des immeubles ABK. Chaque soir, à partir de 16h, on rencontrerait la fatwa dans les rues. Des groupes de jeunes gens, souvent enturbannés, approcheraient leurs frères en religion pour…les gagner à leur cause. Et quelle cause ? On nous signale la création de jardins d’enfants ou de crèches dans la commune. Pour les habitants du coin, il s’agirait d’activités ciblées par des gens d’Ançardine de Iyad Ag Ghaly. Notre reporteur s’est rendu à Hamdallaye…pour revenir bredouille, les gens ne voulant pas discuter de cela. Mais pour l’heure, aucune violence n’est pratiquée, mais c’est le climat politico-social prévalant sur une partie du territoire national qui interpelle. On raconte qu’Iyad Ag Ghaly compterait des légions dans nos mosquées, surtout à Banankabougou, et que ses affidés appelleraient ici leurs frères à la foi. Quand on sait quel destin il entend donner à la charia sur toute l’étendue du pays, l’Etat malien ne peut plus se contenter de son côté d’être une tutelle.

Pour relever le défi, il faut changer la méthode

Aujourd’hui, à Bamako, les discussions autour de la sécurité sont difficiles tant on s’emporte pour ne pas « botter en touche » ce qui concerne la réponse à donner à l’islamisme radical. Vers quelle image courent-ils, nos chefs religieux ? Iyad Ag Ghaly est ainsi avec son côté opiniâtre. Il n’a rien d’un oublieux et ne s’égare pas dans la trame de ses amitiés. Pas plus tard que cette semaine, un de nos confrères racontait dans Jeune Afrique qu’il a rencontré le terroriste Moctar. Nous ne savons pas si le HCI boit du petit lait en écoutant tout ce que leurs ouailles disent ou font, mais pour le moment, il semble plus préoccupé par la question du Nord. A juste titre, mais ce n’est pas solde de tout compte. L’institution doit rester le garant de la légitimité de chacun. Tout comme il revient au pouvoir public de concilier l’action sociale avec les raisons de l’Etat. Le ministère en charge des questions religieuses peut-il avoir d’autres objectifs partagés ?

S.Koné

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