Courant ce mois de janvier 2012, le journal le Relais a rapproché le maire de la commune rurale de Sido et deux citoyens de la commune urbaine de Bougouni afin de projeter une lumière sur la participation des citoyens au processus d’élaboration du budget communal. C’était en partenariat avec l’Institut Panos Ouest Africain (IPAO) dans le cadre de son projet « Medias et Communications avec les OSC pour la participation citoyenne à la gouvernance démocratique au Mali » sur financement d’OXFAM/ NOVIB.
Le budget communal constitue pour le conseil communal aussi bien que tous les habitants de la commune un plan opérationnel du développement de la commune, car, dans son principe il doit mettre en évidence toutes les ressources financières à mobiliser entre le premier janvier et le 31 décembre. Il en découle de ce même principe que toutes les charges priorisées par le conseil communal imputables aux ressources signalées soient connues des citoyens.
Le citoyen est donc au cœur du processus budgétaire de sa commune. La participation à l’élaboration et au suivi du budget est un droit pour chaque citoyen.
« Tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée » article 14, de
Cependant, le fonctionnement au quotidien des collectivités, la participation citoyenne n’est pas effective. Plusieurs raisons sont évoquées à cet effet.
Le maire de la commune rural de Sido, Moussa Doumbia, président du syndicat des collectivités « BULONBA » de Bougouni nous donne des détails : « La loi régissant les collectivités territoriales exige au conseil communal de consulter les habitants de la communes en amont dans l’élaboration du budget communal. Ensuite, le conseil communal doit organiser un débat sur le projet de budget avant son adoption. Une fois, adopté, le maire et son équipe ont la latitude de l’exécuter. Le suivi budgétaire est une prérogative du citoyen, mais encore, faudra-t-il que le citoyen connaisse ses devoirs ? Pour que le citoyen puisse demander compte au maire, il faut qu’il mette à la disposition de ce dernier une ressource. Autrement dit, un citoyen qui ne paye pas son impôt ni les taxes de développement régional et local, est en mauvaise posture pour demander au maire ce qu’est fait avec son impôt. Il est de coutume dans notre pays, en général que les gens ne s’intéressent pas du tout à la chose publique. C’est un désengagement de la société civil ou du citoyen. C’est pourquoi le suivi budgétaire bien qu’un droit pour le citoyen, n’est point exercé comme il faut ».
Du côté de la société civile, Alou Touré, promoteur de GIE de son état et non moins chargé des questions environnementales du conseil communal des jeunes de
Alou Touré a affirmé que de nos jours, le citoyen n’est pas bien formé pour exercer son droit de suivi budgétaire et que les maires ne veulent pas aussi édifier ce dernier au point qu’ils soient capables de contrôler leurs actes.
Pour Mme Sirantou Diallo, présidente de
Notre interlocutrice reconnaît que les responsables ne font pas leurs devoirs comme il faut, cependant avec l’engagement d’une société civile consciente de sa responsabilité dans le développement de la nation, la manière de gouverner peut positivement changer au niveau de toutes les collectivités et de l’Etat.
Seydou KONE