Les tristes souvenirs de la charia appliquée au nord, hantent encore les esprits. Le projet de la révision constitutionnelle n’a pas, pour l’instant, un bon accueil dans le milieu malien de la religion musulmane. Et pour cause ? La question de la LAICITE ! La laïcité est bel et bien la pomme de discorde entre les autorités de la Transition et les organisations et mouvements musulmans qui considèrent la laïcité comme étant, ce qui empêcherait l’existence de la religion.
L’IMAMA, qui est l’une des grandes organisations musulmanes du Mali, n’a pas tardé à se prononcer contre la laïcité de l’Etat. L’organisation demande le retrait pur et simple du mot laïcité dans la constitution. Et comme il fallait s’y attendre, certains prêcheurs ont commencé par sensibiliser leurs adeptes, aux fins du rejet de la laïcité, lors du prochain référendum.
Face à cette prise de positionnement des associations musulmanes, les plus Hautes Autorités se sont senties dans l’obligation, de communiquer sur le sujet pour apporter beaucoup de précisions, dans l’espoir de convaincre et rassurer les membres de l’IMAMA. Le Colonel Abdoulaye MAIGA, s’est voulu clair, que la laïcité n’empêche pas l’existence de la religion, encore moins sa pratique. Aussi, s’est-il interrogé : pourquoi la laïcité, qui a permis la création des associations musulmanes, est-elle combattue, par l’IMAMA ?
La posture inquiétante de L’IMAMA
Les autorités de la Transition Malienne ont bien raison de prendre au sérieux, le positionnement inquiétant de l’organisation musulmane. En effet, en 2012, au lendemain du déclenchement de la rébellion du MNLA, sont nés des groupes extrémistes musulmans qui ont fait subir toutes les atrocités sur les populations du nord. Les Djihadistes qui prônaient la Charia, ont détruit tous les mausolées et les patrimoines culturels historiques du Mali, situés au nord, en les qualifiant de démoniaques et surtout, des œuvres de mécréants. Pire, ils ont amputé des bras et des pieds de certains citoyens qu’ils ont considérés comme des pécheurs, selon que l’aurait dit le Coran. Certains ont été lapidés et fouettés à mort.
L’on se rappelle bien de l’implication de ces extrémistes musulmans dans la rébellion du MNLA. D’ailleurs n’avaient-ils pas fini par combattre leur allié de circonstance qu’était le MNLA, dans le centre du pays avant de se retrouver dans la région de Ségou, précisément à Diabaly. L’Intervention de l’armée française pour les combattre, en début d’année 2013, en témoigne éloquemment. Dans cette veine, le prêcheur musulman Amadou KOUFFA a pu installer sa base, sous l’appellation de Katiba de Macina, pour mener ses croisades criminelles au sein des populations situées dans la région de Mopti. Malgré les efforts des pouvoirs successifs, dirigés par les Présidents : Dioncounda TRAORE, Ibrahim Boubacar KEITA et Assimi GOITA, les « fous de Dieu » continuent de semer la terreur et des crimes indescriptibles.
Les conséquences fâcheuses de leurs actes sont nombreuses. Elles sont notamment constituées par : l’abandon des villages, des pertes de biens matériels et animaliers, des blessés et des morts de civils et militaires.
L’attaque du camp de Kati est une illustration de la dangerosité des extrémistes musulmans. C’est donc à juste titre que la position de l’IMAMA, fait paniquer, dans la mesure où les musulmans sont les plus nombreux en République du Mali. Heureusement que tout le monde ne combat pas la laïcité. Et que les explications très claires des plus Hautes Autorités pourraient aider à une meilleure compréhension. Toutefois, il y a lieu de craindre un bras de fer.
Que Dieu sauve le Mali !
Monoko Toaly