Enfin la justice a pris ses responsabilités en exécutant par la force sa décision qui avait été mise en souffrance par un des camps en conflits pour le contrôle du patronat. Après la décision de la Cour Suprême annulant toutes les deux Assemblées Générales, le Président autoproclamé du CNPM avait refusé de se soumettre à la sentence en libérant les locaux, malgré toutes les interventions qu’elle soit du cadre de concertation des groupements professionnels et des conseils patronaux des régions, ou qu’elle soit des personnes ressources du secteur privé. Il a fallu que la justice s’assume pour appliquer la loi dans toute sa rigueur. Que reste-il à faire ? Une nouvelle Assemblée Générale est-elle nécessaire pour départager les deux protagonistes comme cela avait été préconisé par certains médiateurs?
La justice demeure la dernière digue protectrice des citoyens, si elle venait à rompre la société sera transformée en une jungle. C’est pourquoi ceux qui ont en charge de son bon fonctionnement ont une lourde responsabilité vis-à-vis de leur peuple. L’affaire du CNPM, devenue une boulette rouge pour la justice vient enfin de connaitre son épilogue avec l’expulsion de Amadou dit Diadié Sankaré, qui s’est accaparé d’un siège dont il n’a jamais été le titulaire légitime au regard des textes du CNPM. En conflit ouvert depuis près de deux ans avec le Président sortant Mamadou Sinsy Coulibaly, le Sieur Diadié s’est installé à demeure dans la plus grande opacité en organisant un semblant d’élection dans la rue et en occupant illégalement et illégitimement le siège du président du patronat sur la base d’une ordonnance gracieuse à lui offerte par la justice. Il a occupé les locaux du CNPM sur la base de cette ordonnance gracieuse, sourd et aveugle à tout compromis, à toute médiation, se pourvoyant chaque fois en cassation après une décision de justice pour jouer contre la montre. Diadié Sankaré a fini par céder par la force après l’ultime décision de la Cour Suprême qui a annulé toutes les deux Assemblées en mettant du coup le compteur à zéro. La question que tout le monde se pose est celle de savoir pourquoi l’Etat ne pourrait-il pas s’impliquer dans l’organisation d’une Assemblée Générale sans s’immiscer pour que celui de deux protagonistes qui arrivera à être élu dirige véritablement le patronat.
En définitive, il revient au Président sortant de réoccuper les locaux pour s’occuper des affaires courantes en attendant l’organisation dans un bref délai d’une Assemblée Générale comme cela avait été préconisé par le Cadre de concertation des Conseils patronaux des régions. En tout cas il serait hors des questions de proposer un comité transitoire pour générer le CNPM.
Youssouf Sissoko