Du devoir au déni d’informer, l’Office des Radios et Télévisions du Mali (ORTM) passe complètement à côté des attentes des maliens.
En ces temps-ci où l’actualité politique, militaire et sécuritaire brule de mille feux dans notre pays, les maliens continuent de rester sur leur faim quant au rôle dévolu à l’ORTM de leur distiller la bonne information.
En effet, des arrestations des plus hauts gradés de l’armée, du Général Amadou Haya SANOGO, au capitaine Amadou KONARE, en passant par les généraux Sidi A. TOURE et Yamoussa CAMARA, sans oublier les différentes interpellations, l’initiative de la procédure lancée contre ATT et le bras de fer entre les magistrat et leur département de tutelle, l’affaire Adama SANGARE, les sorties médiatiques musclées du Procureur Général TESSOUGUE, la liste est loin d’être exhaustive, ni la télé ni la radio malienne n’a daigné mouvoir la petite langue. Pendant qu’au même moment, en France, des chaines publiques montrent en boucle des affaires qui heurtent le plus haut sommet de l’Etat, comme les écoutes téléphoniques touchant la vie, fut-elle privée de l’Ancien Président Nicolas SARKOZI ou encore la rocambolesque affaire de virée nocturne de l’Actuel Président François HOLLANDE. Ces chaines publiques n’ont pas hésité un seul instant de donner la parole à chaque camp chaque fois que besoin en était.
Comme elles, l’ORTM dans son devoir d’informer, se devrait d’instaurer le débat et le contradictoire en donnant la parole aux différents acteurs pour donner leurs versions ou aux spécialistes pour expliquer à l’opinion nationale et internationale les contours de ces actualités qui inquiètent plus d’un, au lieu de se borner à des communiqués officiels du gouvernement, qui heurtent non seulement l’indépendance et l’impartialité de la justice, le secret de la procédure mais également l’égalité entre les parties dans une procédure judiciaire.
Ceci aurait l’avantage de prévenir les fausses rumeurs, la désinformation et la désintoxication susceptibles de troubler l’ordre public.
Fort heureusement, les maliens peuvent compter sur l’émission intitulé « le débat politique » de radio Kledou animée par le confrère Kassim TRAORE.
Pendant ces quelques mois que je suis ce débat, l’animateur n’a jamais ménagé aucun effort pour aller à la source de l’information, avec des invités de premier rang chaque fois que l’actualité a brulé. Des invités comme Boubacar TOURE, le Secrétaire Politique du RPM, le très bouillant Honorable Oumar MARIKO, le député SADI élu à Kolondièba et, tout récemment le Président du très puissant Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM), M. Issa TRAORE, le Secrétaire Général du Ministère de la Justice, M. Boya DEMBELE, tous deux magistrats professionnels, qui, dans un débat à bâton rompu sans langue de bois mais dans un professionnalisme hors pair avec le maximum de respect qu’ils se doivent l’un à l’autre, ont édifié le commun des mortels sur la désormais crise ouverte entre les magistrats et le Ministre de la Justice BATHILY et bien d’autres affaires telles celle du Maire du District Adama SANGARE.
D’ailleurs, les interventions respectives de ces magistrats chevronnés donneraient, j’en suis sûr, un dénouement heureux dans les plus brefs délais à cette crise qui ne favorisent point les réformes en cours au sein de notre justice et de notre Etat de droit.
Faut-il rappeler, il invité l’ « Honorablissime » Karim KEITA, qui se fait attendre après avoir donné son accord de principe.
En se posant la question sur le rôle de l’ORTM dans l’équilibre de la démocratie par l’instauration de la contradiction dans le débat, nous, nous proposons déjà de donner le plateau de l’émission « QUESTIONS D’ACTUALITE » de l’ORTM à Kassim TRAORE pour qu’enfin les maliens soient désormais informés à temps et à fond au grand bonheur de la démocratie participative et du développement.
M.D
