Un jour, je causais avec un Monsieur qui me dit « Je ne sais plus quoi faire : mon premier garçon ne vaut rien, il a 24 ans, mais n’apporte rien à la maison et ma fille a bientôt 20 ans sans prétendant. Je suis désespéré’’. Ah!…Et la maman dans tout ça, qu’est-ce qu’elle pense? Ne me parle pas de cette femme, car tout est de sa faute Comment?
Mais quand les enfants ne réussissent pas dans la vie, ne cherche pas à comprendre, c’est forcément leur maman, une mauvaise femme a toujours des retombées sur les enfants.
Pourtant Monsieur, quand le fils devient «quelqu’un,» c’est à dire avoir une bonne situation, le Papa dit avec fierté à tout le monde que ce dernier est son fils et qu’il est le fils de son père. Mais pourquoi ton fils ne devient pas le fils de son père?
-De toutes les façons ça été toujours ainsi, ce n’est pas moi qui l’ai inventé. Quand un enfant réussit c’est sa maman et s’il rate aussi sa vie c’est aussi sa maman.
Un autre propos courant qui se dit, c’est « la femme qui fait d’un enfant l’homme de demain» donc,» Bè bi ba bolo»
Voilà de nos jours, les réactions des hommes dans notre société. Des pères qui reposent toute l’éducation des enfants sur les femmes et ces pauvres mères qui se sentent fautives, et se culpabilisent en plus.
Qu’est-ce qui nous permet d’imputer telle où telle responsabilité à la femme?
La question qui se pose est en réalité celle de l’action propre de la dimension culturelle sur les individus. La réponse est d’autant plus difficile à donner, d’autant plus que dans notre société la femme se trouve dans un milieu où l’éducation des enfants se passe sur deux espaces : à l’intérieur de la maison, où règnent les géniteurs biologiques et à l’extérieur de la maison où l’enfant est sous la surveillance de tous les adultes du même âge que ses parents.
Les femmes étaient les principales responsables de l’éducation des enfants. Et c’est après un certain âge, que les femmes s’occupent principalement de l’éducation des jeunes filles qu’elles préparaient à leur rôle de future épouse et future mère et les hommes, des jeunes garçons à qui ils inculquaient les notions telles que l’intégrité, l’honneur, la virilité et le courage.
La femme sert de catalyseur aux frustrations et aux complexes du «sexe fort»
Par exemple, dans nos familles, quand un enfant s’est mal conduit, le papa dit souvent «c’est comme ta mère» ou «ce défaut vient de ta mère, pas de moi». D’habitude, dans la famille, ce qui va, revient au père et ce qui ne va pas revient à la mère. Ceci dit, la femme doit être une personne sans défaut qui doit se plier aux recommandations de l’homme pour qu’elle puisse de retour avoir un enfant digne de son père. Pourtant c’est malheureux, loin de là, la femme est une personne avec sa personnalité propre, ses qualités et ses défauts ; c’est dans ce sens qu’elle doit être considérée dans notre milieu.
Les coutumes ont donné à l’homme la permission de mal se conduire : polygamie, débauche, mauvais traitements aux membres de sa famille, etc.
Si la femme essaie de protester sur l’une ou l’autre écart de conduite de son mari, celui-ci la menace de renvoie chez ses parents. Or, ces comportements ont un impact sur l’éducation de l’enfant. Je me souviens d’un type qui disait un jour à sa femme : « je fais ce que je veux de mon argent parce que c’est moi qui le gagne. Si tu n’es pas contente, va-t-en ! Les femmes, je peux en avoir tant que je veux. Tout cela parce que la femme lui reprochait de sortir le soir en gaspillant son salaire sans avoir payé les frais d’études des enfants.
Dans nos pays en guerre, la femme a dû faire face à des problèmes multiples, les hommes étant soit au combat, soit en fuite. Elle est devenue chef de famille et s’est battue pour la survie de ses enfants et des autres membres de sa famille dans l’incapacité : vieux, malades, infirmes, … Elle a été la première à engager le dialogue entre ethnies différentes et a été obligée d’accomplir les travaux généralement réservés aux hommes. Elle a beaucoup travaillé pour la réconciliation et la réinstallation.
La femme est le pilier de la famille, ce qui veut dire qu’elle a une place de choix dans la société. Tous les rôles qu’on lui attribue : (prendre soin de la maison et de ses composants, donner naissance et éduquer les enfants, entretenir les relations dans la famille et dans la société,…) devraient lui donner une certaine considération personnelle, un prestige, mais tout le mérite de son dévouement revient au seul mari.
Monsieur, soyez reconnaissant envers la femme, elle a droit au respect, d’autant plus que c’est à elle qu’incombe l’avenir de l’homme de demain, pourquoi ne pas la considérer tout simplement comme une Déesse.
N.N.C
La femme doit tout supporter
C’est comme ça et c’est tout !
La femme joue un rôle très important dans le foyer. Elle est avant tout, l’élément constitutif de la famille. Raison pour laquelle, elle doit tout supporter. C’est la société qui lui accorde ce rôle. Cependant, non seulement elle doit donner la vie mais surtout assurer l’éducation de l’enfant. En plus de tout cela, elle doit également apprendre comment créer et préserver le rapport qui la lie à son époux. Aussi, la femme a pour responsabilité d’assurer le meilleur fonctionnement des rapports entre les membres de la famille.
Ce qui fait qu’elle doit, en conséquence, supporter les petits « chichis » de son mari, non seulement pour lui assurer l’autorité auprès des enfants, mais aussi pour lui donner de l’assurance par cette forme de protection. Mais avec tout cela la femme doit supporter souvent en faisant face aux préjugés de la société. Alors que sans elle dans une famille rien n’est possible même le développement d’un pays car elle est aussi à la base de tout développement. Les gens s’intéressent à la question : pourquoi la femme doit supporter?
Amadou Diarra, revendeur de journaux
« La femme a l’obligation de supporter tout parce qu’elle joue un rôle important dans le foyer et surtout dans l’éducation des enfants. C’est la femme qui peut mieux s’occuper des enfants plus que l’homme à un certains âge. Mais quand l’âge commence a avancé, l’enfant se dirige vers son père. »
Fana Doumbia, ménagère
« La femme a l’obligation de s’occuper de tout dans la famille. Elle est obligée de supporter tout car sans elle rien ne peut sûrement marcher. Par exemple, mon mari est décédé me laissant seule avec les enfants tous petits. Je me suis occupée d’eux toute seule. Je pense que c’est la nature qui a donné ce rôle à la femme.»
Mme Mariko Aïchata Traoré, secrétaire
« Dans la société et même dans la famille, la femme joue un rôle primordial. Elle est appelée à tout supporter parce que sans elle, le monde n’existera point. Ce que je déplore, c’est le fait que certains ne reconnaissent pas la valeur de la femme. Alors que c’est elle qui s’occupe de tout à la maison avec soin. »
Gaoussou Kané, gestionnaire
« C’est dit dans le coran, la femme doit respecter son mari. Traditionnellement cela a été toujours comme ça. Les gens sont en train de mélanger la culture et la religion alors qu’elles vont ensemble. La femme doit tout supporter c’est dans notre culture. Les trucs européens ne marchent pas chez nous au Mali. Il n’y a pas deux commandements dans un bateau.»
Issa Sy, informaticien
« La femme doit tout supporter parce qu’elle sait supporter plus que l’homme. Même lors des mariages, les parents insistent sur cet aspect. Ils demandent à leur fille d’être respectueuse et soumise envers son mari et ses enfants seront bénis. C’est la réalité. Et ces choses là existent toujours dans notre société.»
Kadidia Diakité, ménagère
« La femme doit tout supporter, être respectueuse et soumise pour le bonheur de ses enfants. On a été éduquée dans ce sens. Ces choses existent depuis des temps dans notre société. On n’y peut rien. Nous supportons tout pour que nos enfants puissent avoir un avenir meilleur.»
Salimata FOFANA