Association des Juristes Maliennes (AJM) organise du 05 au 12 mars des consultations juridiques gratuites sur le thème : « l’accès au droit et à la justice un droit pour toutes les femmes ». Thème pertinent, quand on sait qu’il n’y a que la femme qui peut réellement défendre le droit de la femme. Ne dit on pas que le meilleur messager d’une prison est bien un prisonnier. Beaucoup de batailles ont été remportées par les amazones maliennes.
Depuis la première femme député Awa Keita jusqu’à la première femme premier ministre Mme Cissé Mariam Kaïdama, que de chemin parcouru. Dans la lutte pour l’émancipation des femmes la première arme doit être la solidarité féminine. Arme redoutable, mais mal utilisée car ce que l’on ignorer c’est qu’en général, ce sont les femmes qui violent le droit des femmes. Les premières victimes de ce phénomène sont les aides ménagères. Ces demoiselles prennent d’assaut les grandes agglomérations du pays à la recherche de leur trousseau de mariage. Naïves, elles y sont confrontées à toutes sortes d’exactions dont les pires sont des femmes. C’est en larmes qu’une confiait ses mésaventures à sa tutrice : « ça fait cinq ans que je travaille chez elle en raison de 6 000 f cfa par mois. Elle m’a dit de ne pas m’inquiéter que le jour de mon départ elle va me donner tout mon argent. Ça fait deux mois, que je réclame ma paye, aujourd’hui, le propriétaire de la cour me dit qu’elle a déménagé. Que vais-je dire à ma mère ? » S’interroge-t-elle avec des larmes dégoulinant le long de ses joues.
C’est loin d’être un cas isolé nous confie sa tutrice. « Il y a certaines patronnes qui après des années de services refusent de les payer sous prétexte qu’elles auraient commis un dégât. Peut-on travailler des années durant sans commettre un incident un jour ? », nous demande- t- elle.
L’accès au droit et à la justice pour toutes les femmes doit être une réalité. Contrairement à l’idée reçue, le combat pour l’égalité des sexes devant la loi est plus une réalité en Afrique qu’en occident. Les Etats Unis ont connu 43 présidents sans aucune femme. Le mali, soyons en sûr ne connaitra pas cela. Cet adage de chez nous montre, l’importance de la femme dans notre société : « La maison ne repose pas sur le sol mais sur une femme ».
Mamadou Togola