La conférence internationale sur la justice transitionnelle au Mali : Un moment de plaidoyer pour la mise en place d’un fonds de réparation en faveur des victimes

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Depuis hier mardi 18 mars 2021 s’est ouvert les travaux de la conférence internationale sur la justice transitionnelle au Mali à l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye de Bamako, organisé par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR qui a pour thème « La réparation, une voie vers la réconciliation et la stabilisation vers une paix durable ».Elle a été présidée par le Ministre de la Réconciliation nationale.

maliweb.netLe Mali a adopté la justice transitionnelle dans le cadre de sa stratégie pour faire face à la crise multidimensionnelle qu’il vit afin de consolider le processus de paix. Pour ce faire, la paix doit s’accompagner de la justice pour les violations les plus graves, de la vérité sur notre histoire difficile, et de la réparation des préjudices subis afin de soutenir le relèvement et les transformations positives de notre société. Pour cela justice, vérité, réparation et réformes, telles sont les quatre composantes du  concept de justice transitionnelle que tant de nations à travers le monde ont adopté pour affronter l’héritage des conflits. Une véritable réconciliation implique donc la nécessité d’une justice transitionnelle transformatrice dans ces quatre domaines complémentaires.

Le président de la CVJR M Ousmane Sidibé expliquera lors de la cérémonie d’ouverture que la réparation des graves violations des droits de l’Homme au cœur du mandat de la CVJR.  «C’est pour cette raison  la CVJR a préparé de manière très inclusive et participative une politique nationale en faveur des victimes, avec un avant-projet de lois y relatif. En effet, comme tous  les travaux de la Cvjr, la politique de réparation est le fruit d’une concertation sociale, d’un dialogue avec les communautés de notre pays dans toutes les régions. La conférence sera un  moment de plaidoyer pour la mise en place d’un fonds de réparation en faveur des victimes … » Relate le Président de la CVJR.

Le représentant du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme au Mali  M Guilaume NGefa se réjouit , d’ores et déjà , d’apprendre qu’une politique nationale de réparation est en cours de préparation au Mali car selon lui au sortir d’un conflit, un programme de réparation est , encore une fois , essentiel pour rendre justice aux victimes des violations des droits de l’Homme , et par ce biais , elle ouvre une voie vers la réconciliation et la stabilisation pour une paix durable.

Le Ministre de la Réconciliation nationale, le  Colonel Ismael Wague dans son speech d’ouverture que leur engagement à réparer les victimes repose bien sur une base juridique solide. « Mais il comporte également une base politique, car réparer, ce n’est pas seulement se mettre en conformité avec les lois et l’éthique. Réparer, c’est aussi faire quelque chose d’efficace et de constructif pour les victimes certes, mais aussi pour la nation entière. Pour que nous puissions atteindre le but rêvé de la paix, les milliers de maliens qui souffrent aujourd’hui du traumatisme de la pauvreté générée par la violence, doivent obtenir une équitable réparation. Pour qu’elle ait un vrai sens, la paix doit avoir des effets positifs sur la vie des victimes. Pour tout dire, la réparation doit être l’un de ces effets positifs. »

Bokoum Abdoul Momini /maliweb.net

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