Malgré les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, censés l’asphyxier pour amener les nouvelles autorités à revoir leur position, le Mali a réussi à éviter le pire. Une prouesse qui surprend la communauté internationale, selon un observateur malien qui s’attend à ce que l’entrée en jeu des facilitateurs contribue à désamorcer la crise.
“Les sanctions imposées par l’UEMOA et la CEDEAO montrent que le peuple malien n’est toujours pas compris”, déplorait le 11 février le colonel Assimi Goïta. Le Président de la transition malienne recevait le rapport final des Assises nationales de la refondation. Des concertations au cours desquelles les Maliens ont fixé les missions et un nouveau délai à la transition, prévue pour s’étaler entre six mois et cinq ans.
Le 9 janvier, les chefs d’État et de gouvernement des deux organisations ouest africaines ont réagi à la proposition de prolongement de cinq ans des autorités maliennes par l’imposition de sanctions économiques et financières. “La CEDEAO aurait dû répondre par dire qu’elle va mettre un système de dialogue”, estime maître Amadou Tièoulé Diarra un avocat malien réputé interrogé par Sputnik.
“Les sanctions qui ont été prises montrent clairement que la CEDEAO n’était pas disposée à un dialogue”, poursuit-il.
Plus d’un mois après, la situation est difficile. Mais elle est loin du chaos prédit par de nombreux observateurs. “La communauté internationale est surprise de la résistance du peuple malien”, note Me Diarra. Selon lui, la population “endosse” les sanctions. “Sinon au bout d’un mois, la situation aurait été différente”.