La célébration du 8 Mars: L’actualité oblige la commission d’organisation à reconduire le thème de la journée panafricaine de l’année dernière

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A l’instar de leurs sœurs du monde entier, les Maliennes ont célébré hier jeudi 8 mars,  la Journée internationale des femmes sous le thème « Accès des femmes aux postes électifs : défis, enjeux et perspectives ». Le thème de la journée panafricaine des femmes de 2011 reconduit par la Commission d’organisation de l’événement. L’Actualité oblige. A quelques mois des élections présidentielle et législative de 2012 les décideurs saisissent une fois de plus cette occasion d’inciter davantage les femmes à postuler aux postes électifs.  

Cette année, le thème national au Mali pour célébrer la journée internationale des femmes est tout autre : « Accès des femmes aux postes électifs : défis, enjeux et perspectives ». Selon les résultats du dernier recensement général de la population et de l’habitat, les femmes représentent 51,2%  de la population malienne. Présentes dans tous les secteurs de développement, elles ne représentent cependant que 32,7% de la population active. Elles sont aussi impliquées dans les différentes élections présidentielles, législatives et communales. Malgré les stratégies initiées à travers le ministère de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, les associations et ONG féminines, elles restent sous-représentées à tous les niveaux. Le bulletin Statistique 2009 du CNDIFE/MPFEF présente un tableau peu reluisant de la représentativité des femmes.  Sur 147 députés, les femmes sont au nombre de quinze. Parmi les 703 maires, il y a seulement huit femmes. Sur 10.774 Conseillers communaux, on dénombre 927 conseillères. Deux femmes sur quatorze sont conseillers de la Chambre de Commerce et d’Industrie.  Il y a trois conseillères à l’APCAM sur femmes contre trente-deux conseillers. Au Haut conseil des collectivités, on compte six femmes sur 75 conseillers nationaux. Sur trente conseillers à la Chambre Consulaire des Métiers, nous y trouvons trois femmes. Cette faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décision constitue un dysfonctionnement pour toute véritable démocratie et interpelle à la  fois le Gouvernement, la société civile, les partis politiques et les partenaires techniques et financiers.

La question de la participation politique des femmes demeure posée dans les stratégies de développement. Leur sous-représentation constitue un handicap à la gouvernance démocratique, politique et économique.

Le concept de parité c’est-à-dire, égalité à part entière entre hommes et femmes dans les instances électorales apparaît comme une des solutions appropriées pour résoudre cette question de la participation et de la représentativité des femmes dans les instances politiques et de décision. Cette exigence doit être prise en compte par tous les gouvernements grâce à l’adoption d’une loi sur la parité hommes/femmes dans les instances de décisions électives.

Malheureusement, dans notre pays, au moment où certains pays de la sous-région ont adopté le principe de la parité conformément aux engagements pris par les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine à travers la déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes à Addis-Abeba en juillet 2004, les femmes maliennes se battent toujours pour l’obtention du quota. Selon certains décideurs, « des mesures urgentes doivent être prises pour envisager des perspectives d’amélioration pour la participation et l’accès des femmes aux postes électifs ». Pour la célébration de cette Journée, il s’agissait tout simplement, pours nos sœurs de se mobiliser davantage sur toute l’étendue du territoire pour améliorer leur représentation aux postes électifs à l’occasion des élections générales (présidentielle et législatives) qui vont se dérouler dans quelques mois au Mali.

Bintou Danioko

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