La CAD/Mali, JCIM et la MINUSMA : Pour un engagement des jeunes pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali

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L’Hôtel Olympe Internationale Bamako a servi de cadre, ce mardi 11 février 2020 pour le lancement du projet  « Campagne de sensibilisation pour la pleine participation de la société civile dans le renforcement de la gouvernance locale, la citoyenneté responsable et de l’engagement dans la consolidation de la paix ». La cérémonie de lancement a été présidée par le Ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la Société civile.  

Un bon nombre de jeunes des régions de Kidal, Tombouctou, Mopti, Ségou, Bandiagara, Ménaka, Gao, Tessalit, Djenne, Touadenit, Douentza et Bamako, a été impliqué par les groupes armés dans diverses violences à cause de l’ignorance des principes fondamentaux et des piliers de la démocratie. Parmi ces jeunes, les uns ont été recrutés et ont participé dans des combats et, d’autres refusant de rejoindre les groupes armés ont été victimes de toutes sortes d’exactions. Le manque d’encadrement des jeunes par les instances étatiques qui préfèrent utiliser des pensionnaires ou des personnes d’âges avancées au sein des institutions publiques contribuent à décourager les jeunes qui se laissent endoctriner par les groupes armés ou même des groupes terroristes. Cet état de fait a favorisé, en 2013 avec la crise qui a éclaté au Mali particulièrement dans les régions du Nord avec l’enrôlement de plusieurs jeunes dans le mouvement armé qui a eu une répercussion négative sur l’intégrité et l’indivisibilité de l’Etat. Les jeunes sont souvent utilisés comme des boucliers humains et sont parmi les premières victimes lors de l’éclatement des crises, comme celle qui a frappé le Mali en 2012. La répercussion négative de l’interruption du système éducatif, l’impossibilité de travailler que ce soit au champ ou dans les petites entreprises : les jeunes font face à beaucoup d’obstacles qui nuisent à leur épanouissement. Le taux élevé de chômage dans les milieux des jeunes surtout ceux ayant terminé leurs études universitaires mais qui, jusque-là, sont sans emploi constitue comme un frein à l’épanouissement de ces derniers, qui représentent l’espoir pour l’avenir de demain. Par ailleurs, le manque d’instruction et d’apprentissage des jeunes dans les régions du Nord et leur désœuvrement, ainsi que la précarité et la paupérisation grandissante augmentent leur vulnérabilité et les exposent à la manipulation et la récupération par les groupes extrémistes. En plus, faut-il signaler que la non-implication effective des jeunes dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix a suscité et pourrait susciter des vives tensions parmi les jeunes qui sans ambages représente une force, mais quelquefois une force qui a besoin d’être dirigée vers la bonne direction pour qu’elle ne soit pas utilisée par les ennemis de la Paix. Les jeunes ont besoin d’être outillés sur la citoyenneté responsable, sur le rôle proéminant à jouer dans le processus de paix pour avoir un avenir plus brillant, car sans la paix il est impossible pour un pays d’avancé sur la route du développement durable.

Pour donner suite à cette situation, dans le cadre de la Résolution du Conseil de Sécurité 2423 et en vue d’assurer la mise en œuvre effective et sans délai de l’Accord pour la paix qui préoccupe grandement le conseil de sécurité, les Affaires Civiles de la MINUSMA en collaboration avec le Conseil National de la jeunesse, la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement Mali (Jubilée 2000/CAD-Mali) et la Jeune Chambre Internationale Mali (JCI)  ont cru qu’il est impératif d’impliquer les jeunes pour y arriver à travers le présent projet : « « Campagne de sensibilisation pour la pleine participation de la société civile dans le renforcement de la gouvernance locale, la citoyenneté responsable et de l’engagement dans la consolidation de la paix » devant couvrir la période du 30/10/2019 au 30/06/2020 et financé par la MINUSMA. Nous explique Kalifa Diakité au nom du consortium CAD-Mali et JCIM.

Pour la Représentante de la MINUSMA , les sensibilisations seront animées par les acteurs de la Société Civile œuvrant dans la Thématique de « Contrôle citoyen », et dont la matière portera sur la responsabilité citoyenne des jeunes, la culture de la Paix, l’appropriation de l’Accord pour la paix, conformément à la résolution du conseil de sécurité 2480 (2019) qui « décide que la principale priorité stratégique de la MINUSMA demeure d’appuyer la mise en œuvre de l’Accord par le Gouvernement, les groupes armés que sont la Plateforme et la coalition Coordination ainsi que par d’autres parties prenantes maliennes »

Dans son speech de lancement du Projet, le Ministre Thiam dira que ce projet aiderait la jeunesse à sortir du statut de victimes à acteurs du changement. Parmi les actions à mener, DAC/ MINUSMA en collaboration avec le Conseil National de la jeunesse, la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement Mali (Jubilée 2000/CAD-Mali) et la Jeune Chambre Internationale du Mali (JCIM), etc., faciliteront la tenue d’une session de sensibilisation de deux jours et d’un focus groupe à l’intention des jeunes de Kidal, Tombouctou, Mopti, Ségou, Ménaka, Gao, Touadenit, Douentza, Bandiagara et Bamako.  Et que cette campagne de sensibilisation vise l’éveil de conscience des jeunes sur leurs droits et devoirs civiques, et l’implication de ceux-ci dans la gestion de la chose publique et dans la mise en œuvre et la consolidation de l’Accord pour la paix.

Bokoum Abdoul Momini

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