C’est connu les femmes aiment se faire belles depuis la nuit des temps. Et, elles profitent de toutes les occasions pour se faire admirer la silhouette.
Certains petits métiers doivent leur succès à cette obstination de nos soeurs à bien paraître. Il s’agit notamment de celui de tresseuse. En cette veille de fête les ateliers de ces tresseuses ne désemplissent pas à l’instar de celui d’Adjaratou Diarra en commune VI. Cette fille d’un peu plus d’une vingtaine d’années a quitté l’école en classe de septième année. Après un court passage dans une école de coupe et couture elle finit par embrasser le métier de tresseuse. Aujourd’hui Adjaratou ne se plaint pas du tout car elle sait tresser pratiquement tous les modèles que ses clients lui proposent. Lorsque nous l’avons rencontrée chez elle dans leur famille, elle tressait une fillette pendant qu’au même moment, environ près d’une dizaine de clientes l’attendait sous un hangar. Elle commence son travail à 8 heures pour se terminer à 19 heures sauf les dimanches. Adjaratou dispose d’un album photo dans lequel ses clientes peuvent choisir le modèle souhaité. Et le prix d’une tresse est toujours fonction du modèle choisi par l’intéressée. Ce prix varie entre 1500 et 7500 Fcfa. Contrairement à une idée répandue, ce métier n’est pas l’apanage des seules femmes. Les hommes aussi le font et y gagnent bien leur vie comme ce jeune ressortissant du Nigéria qui réside dans notre pays depuis 1995. Il a 35 ans et se nomme Adikou Ucho. Il possède une maisonnette faite en tôle qui lui sert d’atelier. S’exprimant dans un français approximatif, il explique qu’il fait ce métier depuis plus de 5 ans. Il coiffe les hommes et tresse les femmes. Mais Adiku Ucho n’a pas souhaité s’exprimer sur son gain journalier. Quant au nombre de clients qu’il gagne par jour, il répond : « Cela dépend, car il y’a des jours où on a beaucoup de clients et des jours où les client se font rares ». Dans ce métier, même si on’ y trouve dès fois des hommes, les femmes y sont beaucoup plus nombreuses.
Au marché de Médina Coura elles sont plus de 140 femmes regroupées au sein d’une association dénommée « Benkadi ». Elles ne font que tresser, nous a expliqué Korotoumou Touré la secrétaire générale de l’association. Ces femmes travaillent sous un grand hangar métallique construit par les autorités il y’a un peu plus de 20 ans. Korotoumou explique qu’elle tresse depuis 1978 lorsqu’elle a abandonné l’école pour se lancer dans ce travail au début des années 1980. Les clients viennent aussi bien du Mali que des pays voisins comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Burkina Faso etc. Ainsi, dit-elle, toutes les femmes de l’association savent tresser tous les modèles y compris celui des marraines des mariages « Dembakun ». Chez elles au marché de Médina Coura, les prix varient en fonction des modèles et vont de 500 à 7500 Fcfa. Une cliente du nom de Kadiatou Sidibé venue de Kita était de passage à Bamako et en a profité pour se faire tresser. Elle témoigne : « Je suis venu me tresser ici parce que j’en ai entendu parler et lorsque je suis arrivée j’ai vu la réalité. Ici les femmes qui tressent sont accueillantes, le travail est très bien fait et on retourne toujours satisfaite ». Selon la secrétaire générale de l’association certaines étudiantes profitent des jours non ouvrables ou des grandes vacances pour se faire un peu d’argent en tressant aux côtés des professionnelles du marché. « Tresser est un travail difficile car souvent il faut s’asseoir du matin jusqu’au soir ce qui est très dur. Mais nous y gagnons notre vie et ça nous met à l’abri des besoins », affirme-t-elle visiblement satisfaite de son travail.