Koutiala : festival de faits divers qui interpelle l’Etat

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La ville de Koutiala a été le théâtre d’échauffourées ces deux dernières semaines. Une situation que beaucoup attribuent à la crise de confiance entre populations et justice.

 

Ville cosmopolite, deuxième Cité industrielle du Mali, future région, Koutiala attend encore la nomination de son préfet, l’ancien venant d’être affecté à Koulikoro, en 2e région. En faisant le tour de la ville on constate encore les travaux de rénovation du vieux bâtiment administratif de la préfecture, le bitumage du rond-point principal et les travaux de finition du 2e pont.

Indépendamment de la réalisation de ces infrastructures, les Koutialais ont tendance à se faire souvent justice parce que la plupart des gens ne croient plus en la justice de l’Etat. En l’espace de deux semaines, la ville a été le théâtre d’échauffourées.

Les ménagères et détenteurs de moulins ont ouvert la balle de ces faits divers. Selon Assitan  Coulibaly, ménagère à Médina-Coura, un quartier de la ville, tout serait parti d’une grève de 48 h des détenteurs des moulins qui se disent victimes de la concurrence déloyale de moulins ambulants. En représailles, ils ont doublé, voire triplé le prix du panier de mil à moudre.

Cela a naturellement suscité la révolte les ménagères qui ont demandé aux détenteurs de moulins à revoir le prix du panier. Le jeudi 20 avril des échauffourées ont eu lieu entre les femmes et certains détenteurs de moulins à Hamdalaye, un quartier populaire de Koutiala quand certaines d’elles voulaient s’attaquer aux moulins.

Le deuxième fait est plus drôle. Il s’agit d’un gendarme qui a intercepté un vendeur de médicaments illicites dans la périphérie de la ville. Pourchassé, le trafiquant a commis une autre infraction au rond-point où il fut arrêté par un policier.

Le gendarme s’est présenté et demandé au policier de lui remettre le fautif. Celui-ci espérant sur sa contravention a refusé tout net. Une discussion houleuse a opposé les deux porteurs d’informe qui en sont arrivés aux mains. Heureusement les chefs des deux corporations ont su gérer ce malentendu.

La ville de Koutiala a aussi tremblé dans une confrontation entre douaniers et commerçants. En effet, selon une notabilité du quartier Koko tout serait parti d’un camion en provenance de Ségou transportant des marchandises pour Koutiala. Les douaniers ont saisi le camion pour le contrôler au poste.

Le chauffeur a alerté les propriétaires des marchandises. Ils sont sortis en nombre pour bloquer le passage au camion perturbant la circulation. Les commerçants en colère ont même failli brûler l’escorte de la douane mobile.

Comme si cela ne suffisait, la population de M’Pessoba, une commune rurale de la ville, a voulu se faire justice jeudi dernier après la disparition d’une fillette albinos. Saccageant les symboles de l’Etat, la population a cru au “pilon magique” alors même que la justice ne peut aucunement travailler avec des preuves mythiques.

De tous ces faits divers, l’on peut retenir une seule leçon : la désobéissance civile de la population de la capitale du coton vis-à-vis du pouvoir judiciaire.

Zoumana Coulibaly

De retour de Koutiala

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3 COMMENTAIRES

  1. Dire qu’aucune enquête n’a été ouverte, s’agissant de la disparition de la fillette est faux et archi faux.
    En effet, après la disparition de l’enfant en question, ses propres parents ont trainé, pendant cinq (05) jours, avant d’en informer la gendarmerie et tenez vous bien, c’est son grand qui a fait cette déclaration dardive.
    Les investigations étaient en cours, pdt que les politicien ont cru devoir pousser la jeunesse à solliciter l’intervention du pilon magique.
    La disparition de la fillette est autant revoltante que les evenements qui ont suivis.
    Le comportement des propres parents de l’enfant est inadmisible, sinon comment comprendre cette déclaration tardive et après, on en veut unitulement aux autorités. Puisse Dieu sauver ce pays!

  2. Ce qui se passe à M’Pèssoba dépasse la connaissance du commun des mortels compte tenu du comportement des autorités locales de la justice et de la gendarmerie.
    il s’agit de la disparition d’un enfant innocent que l’on doit chercher et non les opposants au Maire.
    le Ministre de la justice et celui de la Sécurité seront interpellés sur le cas et le monde entier serra informé jusqu’à la tribune de l’ONU.
    Les coupables sont connus et aucune enquête n’a été ouverte suite à la disparition de l’enfant, mais au contraire pour chercher les opposants au Maire honteux.

  3. “De tous ces faits divers, l’on peut retenir une seule leçon : la désobéissance civile de la population de la capitale du coton vis-à-vis du pouvoir judiciaire.”

    M Coulibaly, cherchez a savoir coment le pouvoir judiciaire se comporte a Koutiala???

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