Koro : Des brigades pour endiguer l’exode des jeunes filles

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L’exode des jeunes filles est un phénomène bien connu des populations du cercle de Koro. Jadis à la fin de chaque saison de pluie, on assistait à un départ massif des jeunes filles vers les grands centres urbains. Elles se rendaient en ville pour travailler dans les ménages afin de pouvoir acheter leur trousseau de mariage. Dans beaucoup de villages, le départ se faisait par groupes d’âge et donnait lieu à des cérémonies rituelles et des bénédictions. Le retour des jeunes filles à la veille de l’hivernage était un moment de fête et de réjouissance dans les villages.

 

Mais depuis quelques années le phénomène ne comble plus les attentes, en plus il contribue à dégrader les mœurs et coutumes des villages. Les jeunes filles, n’ayant aucune protection sociale dans les centres urbains, deviennent des proies faciles pour toutes les dépravations. Elles sont souvent victimes de toutes sortes d’injustices. Elles ont du mal à s’adapter au rythme de la ville. Si certaines, avec un peu de chance, parviennent à avoir le prix du transport pour revenir au village, d’autres sont condamnées à rester en ville soit par manque de moyens, soit pour avoir commis un acte qui contribue à déshonorer leur famille au village.

 

 

De nombreuses jeunes filles déjà fiancées au village, contractent des grossesses non désirées et s’exposent à toutes sortes de maladies sexuellement transmissibles. Leurs fiançailles sont cassées et elles se retrouvent abandonnées aux vicissitudes de la grande ville, avec souvent un enfant à entretenir.

 

 

C’est cette situation qui a conduit beaucoup de villages à monter des brigades chargées d’empêcher les jeunes filles de partir. Une amende qui varie de 25.000 Fcfa et 50.000 Fcfa selon les villages, est infligée aux parents qui laisseraient leurs filles partir.

Ces mesures ont permis de réduire considérablement le flux vers les centres urbains. Sans endiguer complètement le flot. Certaines filles parviennent tout de même à échapper à la vigilance de tout le village et à tenter l’aventure.

 

La question fondamentale qui se pose aujourd’hui est comment occuper les jeunes filles restées au village après la saison des pluies ? Déjà dans beaucoup de villages, elles sont regroupées en associations et peuvent mener des activités génératrices de revenues.

 

Mais beaucoup peinent à avoir des financements auprès des organismes de micro-finances à cause de leur manque de qualification ou de formation dans un domaine bien précis. Il est donc nécessaire d’organiser des formations dans plusieurs domaines et faciliter l’accès aux crédits pour les groupes de femmes dans les villages.

Source : Amap

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