Kéniéroba : Le chantier d’une prison aux normes internationales

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La nouvelle Maison d’arrêt a une capacité de 2.500 places

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, en visite dans la localité, a constaté que les travaux, réalisés à 58%, seront terminés à la fin du premier semestre de cette année.

La nouvelle Maison d’arrêt de Kénieroba accueillera en principe dans quelques mois des détenus de la Grande prison de Bamako. Le village de Kénieroba est situé à environ 60 km de la capitale. Pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux du chantier, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tièna Coulibaly s’est rendu, lundi dernier, dans la localité. Outre les membres du cabinet ministériel, les responsables de certains services relevant du département de la Justice avaient aussi effectué le déplacement. D’une capacité de plus de 2.500 places, la nouvelle infrastructure est bâtie sur une superficie de 6 hectares. Elle est constituée, entre autres, de 8 blocs de réception, d’une salle de formation, de deux blocs VIP. S’y ajoutent un bâtiment administratif, un magasin, une bibliothèque, des lieux de culte (mosquée, église) en plus des cellules, des terrains de sports (football et tennis).

Avec un coût total estimé à 9 milliards de Fcfa, cette maison d’arrêt répond aux normes du droit international. Malgré quelques retards dus aux problèmes de décaissement, les travaux ont atteint à ce jour 58% de réalisation. Visiblement satisfait du travail accompli, au terme de cette visite de terrain, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a expliqué que le gouvernement a décidé de construire cette nouvelle Maison d’arrêt pour désengorger la prison de Bamako. Selon Tièna Coulibaly, la grande prison de la capitale a été construite pour 400 places mais elle abrite aujourd’hui plus de 5 fois sa capacité.

SURPOPULATION CARCÉRALE – Pour le chef du département de la Justice, le fait que quelqu’un a mérité la prison ne le prive pas des droits humains. «Une surpopulation carcérale excessive est une violation des droits de l’Homme ; donc c’est pour parer à cela que le gouvernement a décidé de construire ici une Maison d’arrêt aux normes internationales», a-t-il argumenté. Avant de saluer la population de Kéniéroba parce que, a-t-il ajouté, avoir une prison chez soi, c’est psychologiquement difficile à accepter.

«Le chef de village m’a dit qu’il sait que si le gouvernement met ici une Maison d’arrêt, il va faire en sorte que la population de Kéniéroba ne souffre pas de cela. Au contraire, il espère que la population de Kéniéroba va en profiter. Ils m’ont déjà posé des problèmes sur le manque d’électricité et d’eau pour le village. Mais ils m’ont aussi dit leurs préoccupations par rapport aux nombreuses personnes qui vont emménager ici avec les prisonniers (parents de prisonniers, surveillants de prison, administration etc). Donc, il va y avoir un autre village dans le village, c’est une question qui est importante sur laquelle nous avons décidé de travailler avec eux», a assuré le ministre Coulibaly.

Pour la construction de la Maison d’arrêt, il a salué l’engagement de l’Entreprise «ECGF» chargée de l’exécution des travaux qui a accompagné le gouvernement depuis le départ. «On a eu quelques difficultés dans les décaissements, mais l’entrepreneur est resté à pied d’œuvre jusqu’au jour où il n’a eu d’autre choix que d’arrêter, mais nous avons confiance qu’avec la mise en place des crédits budgétaires au titre de l’année 2019, le chantier va vite reprendre pour que rapidement nous puissions faire le transfèrement ici des nombreux détenus de Bamako qui n’ont rien à faire là-bas», a-t-il souhaité.

Quels constats faites-vous sur le terrain ? A cette question, le Garde des Sceaux a répondu : «je crois que le chantier est suffisamment avancé, on m’a dit qu’il est à 58%. J’ai visité certains bâtiments, les cellules, l’administration, les ateliers pour les détenus, les terrains de sports. C’est vraiment une prison aux normes internationales, ce qui est tout à fait à l’honneur de notre pays. Nous allons travailler dur pour que vite la nouvelle prison soit fonctionnelle».

Donnant des explications sur les raisons qui sont à l’origine du retard qu’ont accusé les travaux du chantier, le directeur de l’entreprise «ECGF», Fodé Coulibaly, a avancé les difficultés de décaissements des fonds. Qu’à cela ne tienne, il promet la fin des travaux de l’infrastructure pour la fin du premier semestre de cette année. Par ailleurs, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, s’est rendu au camp agricole pénitentiaire de Kéniéroba où il a reçu de la main de la responsable de la MINUSMA, Talbi Havane, les clés d’un lot de matériels constitué, entre autres, d’un tracteur, d’une charrue, d’un tricycle ainsi que le château d’eau dont le coût est estimé à 200.000 dollars (100 millions de Fcfa).

Juste après, Tièna Coulibaly et la délégation qui l’accompagnait ont mis le cap sur la prison et le tribunal de Kangaba non loin de là. Sur place, le ministre a constaté la surpopulation carcérale, les conditions de vie déplorables, la vétusté des bâtiments et les conditions précaires de jugement.

Maimouna SOW

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