La population de Kayes est descendue samedi et dimanche dans la soirée dans les rues pour protester contre le manque d’eau et la bavure policière.
Les habitants de la ville de Kayes n’en peuvent plus. Et pour cause, ils protestent contre le couvre-feu dont ils exigent l’assouplissement. En réalité, souligne une source locale, le couvre-feu n’est que l’élément déclencheur.
Selon lui, la population est fatiguée des coupures d’eau et surtout des bavures policières. L’eau, dit-il, ne vient dans certains quartiers que la nuit. Et avec le couvre-feu, il est impossible de sortir pour chercher de l’eau à la fontaine publique par peur des policiers. Ceux-ci, dit-on à Kayes, règnent en maîtres absolus. Puisqu’ils n’hésitent pas à frapper et à humilier de paisibles citoyens.
Les flics sont accusés par la population de toutes sortes d’exactions. Tout contrevenant au couvre-feu, selon nos interlocuteurs, est tenu de payer 15 000 FCFA, s’il est à moto, 30 000 FCFA s’il est en voiture, et sans la moindre quittance. « Et gare à celui qui refuses de s’acquitter », nous a-t-on dit.
Toute chose qui a excédé la population qui a décidé tout simplement de braver le couvre-feu. Une information que nous n’avons pas pu vérifier auprès de la police à Kayes par faute d’interlocuteur approprié.
Il faut rappeler que le gouverneur de la région a rencontré le dimanche 3 mai les responsables de la société civile pour tenter d’apaiser les tensions. Une rencontre qui n’a visiblement pas servi à grand-chose puisque la population est descendue encore plus nombreuse dans la rue.
Abdrahamane SISSOKO