Dans notre pays, ces arbres sont très connus en maints endroits du territoire. Aujourd’hui, ils sont en voie de disparition, malgré leur importance capitale dans notre alimentation et pour notre santé.
Les forêts constituent des protections naturelles pour l’homme. Elles englobent les arbres et d’autres êtres vivants. Pays sahélien, le Mali possède de forêts dans sa partie du Sud. Elles sont denses dans une partie de la Région de Sikasso et dans la zone pré guinéenne : le Mandé, Kita, Kénièba. Cependant, plusieurs espèces sont menacées de disparition à cause de la coupe abusive des bois et de l’urbanisation galopante. Parmi ces arbres menacés, on retient le karité, le néré et l’acacia albida connu sous le nom de balanzan. Ces trois arbres d’importance capitale pour notre alimentation et pour les soins traditionnels, connaissent aujourd’hui une forte diminution dans notre écosystème.
Le fermier Lassina Koné est installé à «Kouliba Foro» relevant de Kabala Nord-Est. Arboriste traditionnel, Lassina vit des ressources végétales et de la terre depuis sa tendre jeunesse. Aujourd’hui il a atteint l’âge de la sagesse. «La terre et les arbres représentent tout pour moi. La nature est une mère nourricière et personne ne peut le démentir», dit-il. Possédant quelques connaissances empiriques sur la nature, notre interlocuteur affirme que le karité a de nombreux avantages. Ses fruits servent d’alimentation pour l’homme et pour les animaux. Le beurre de karité est essentiel dans la composition des pommades traditionnelles destinées à soigner de multiples maux dans notre société, notamment chez les nouveaux nés et les enfants. L’industrie cosmétique utilise de plus en plus le beurre de karité amélioré. Ce qui fait que le produit est exporté vers le marché européen.
Autour de la ferme de Lassina Koné, la coupe anarchique a fortement diminué la population du karité. «Il ne me reste que ces quelques pieds de karité que vous apercevez», se lamente le vieux fermier. L’amoureux de la nature est parvenu à protéger ses pieds de karité à l’aide de grillages. «Ces karités nécessitent des soins quotidiens pour leur survie. Ces arbres garantissent aussi des revenus pour moi. Pendant la cueillette, beaucoup de personnes viennent ici s’approvisionner en fruits de karité», explique-t-il.
PARC NATIONAL KARITÉ-Avec les coupes abusives du bois, les karités de Kabala sont menacés de disparition. Pour avoir du bois de chauffe, les villageoises abattent inconsciemment ces karités. Ils utilisent aussi leurs feuilles pour leurs besoins. «Il faut que la population soit sensibilisée sur la coupe abusive du bois et sur les feux de brousse si l’on veut réellement sauvegarder nos forêts et notre écosystème. Le karité et d’autres grands arbres sont constamment agressés par l’homme alors que leur reproduction est très lente. Je crains qu’un jour, nos enfants nous demanderont ce que c’est le karité», s’inquiète Lassina.
Au Mali, le karité est largement répandu sur l’ensemble du territoire national, excepté les régions du nord qui ne répondent pas à sa niche écologique. Ce sont surtout la partie sud de la Région de Kayes et l’ensemble des Régions de Koulikoro, Sikasso et Ségou qui disposent de la majeure partie de l’étendue du parc national karité du Mali et constituent la principale source de revenus des femmes rurales de ces localités. Jadis le Mali était le pays qui disposait du plus important parc de karité de l’Afrique occidentale mais depuis plus d’une décennie, cette richesse naturelle qui fournit à nos braves femmes, condiments et argent liquide pour faire face aux besoins quotidiens de la famille, est fortement menacée par le phénomène de changement climatique, les producteurs de charbon de bois et autres pratiques néfastes de l’homme. A Sikasso, la direction régionale des Eaux et Forêts a mené une enquête sur la diminution de la population du karité et du néré avec la collaboration du Conseil régional. Selon le chef de division aménagement, Sekou Touré, les résultats de l’étude ont montré que le Vitellaria paradoxa (karité) et Parkia bigglobosa (néré) sont deux espèces caractéristiques des parcs agroforestiers des zones soudanienne et soudano-guinéenne. En plus de leur rôle écologique, ces espèces forestières ligneuses jouent également un rôle économique majeur.
Les résultats de l’étude ont aussi révélé que le karité et le néré sont deux espèces soumises à de multiples contraintes d’ordre climatique, sanitaire et anthropique qui entrainent une baisse des densités, une faiblesse de la régénération et une baisse de la production. Des phénomènes extrêmes non expliqués conduisent d’ailleurs à une absence totale de la fructification dans certains endroits comme il a été constaté sur le karité et le néré ces dernières années dans la zone de Fourou (cercle de Kadiolo).
L’étude de la direction régionale des Eaux et Forêts de Sikasso a également montré que les produits tirés de ces espèces ont de plus en plus une valeur économique non négligeable aussi bien sur le plan local que national. En effet, le beurre extrait des amendes de karité et le «soumballa» obtenu à partir des graines de néré constituent une importante source de revenu pour les populations maliennes et singulièrement les femmes rurales.
En outre, l’étude nous informe que dans la savane boisée, le karité est plutôt disséminé entre les zones cultivées. Par contre, cette espèce est abondante sur les sols argilo-siliceux ou silice-argileux. L’abondance de la fructification est très variable suivant les années. Ces variations sont imputables au cycle végétatif triennal de cet arbre aux irrégularités pluviométriques et sans doute aux feux de brousse qui peuvent causer des pertes au moment de la floraison.
Le néré a fait l’objet de protection à la frontière Mali-Cote d’ivoire. Pour Lassana Doumbia, résident à la frontière ivoirienne, la coupe du néré est interdite dans sa localité. «Cet arbre est tout pour nous. Les feuilles et les fruits sont dans notre alimentation quotidienne. Ici, tout le monde a conscience de l’importance de cet arbre. Les villageois et les services de protection de l’environnement le surveillent de près», dit-il.
SAUVEGARDER NOTRE ÉCOSYSTÈME-L’albida acacia appelé «balazan» est une espèce beaucoup fréquente dans la Région de Ségou. Les habitants de Bamako et environs se procurent les feuilles et les branchettes de cet arbre en faisant la commande auprès des ressortissants de Ségou. A la Direction régionale des Eaux et Forêts de Ségou, le chef de division, communication et suivi-évaluation Bakary Diarra, nous apprend que la législation forestière classe le Balazan, cet arbre de grande taille de la famille de l’acacia albida, parmi les espèces intégralement protégées dans notre pays. Si auparavant la ville Ségou avait à son actif des milliers de pieds de Balazan, notre interlocuteur dira que tel n’est plus le cas de nos jours, à cause de l’extension de la ville et des besoins de plus en plus croissants de la population en matière de construction de logements. «Plusieurs Balazans ont été coupés. Ce qui fait que le nombre a considérablement diminué au niveau de la Région de Ségou», explique Bakary Diarra.
Aujourd’hui, la Direction nationale des Eaux et Forêts de Ségou et ses partenaires travaillent de concert pour la protection de cette espèce rare. Pour Bakary Diarra, il est indispensable de mettre l’accent sur la sensibilisation des populations à travers des rencontres d’échanges afin de lutter contre la pratique de coupe abusive du bois. Toute chose qui permettra de sauvegarder notre écosystème. Pour Diarra, l’utilité du Balazan est énorme. En plus de ses vertus thérapeutiques, cet arbre offre aussi de l’ombre pour les humains grâce à sa grande taille.
A N’golobougou, Adama Traoré pense qu’il est difficile de faire disparaître les balazans dans la Région de Ségou car ils sont éparpillés dans la brousse. «Dans la Région de Ségou, les habitants des villages réservent un traitement particulier à cet arbre. Certains le plantent. Même s’il ne produit pas de fruits à la consommation, il traite des maladies et prévient les sécheresses chroniques. Il attire aussi les touristes dans la région », affirme Adama Traoré.
Mme Guindo Djénéba Guindo, chef de cantonnement des Eaux et Forêts de la rive gauche de Bamako, reconnait que la diminution de la population du karité, de l’acacia albida et du néré constitue une préoccupation pour tous les forestiers et pour tout le Mali. «La forêt classée de Koulouba, par exemple, a une forte densité de différentes espèces d’arbres, notamment le karité. Mais cette forêt est menacée par l’occupation illicite des maisons, les effets néfastes des changements climatiques, les feux de brousse. Les agents des services des Eaux et Forêts sont à pieds d’œuvre pour donner encore une chance de survie à cette forêt. Les arbres qui s’y trouvent, sont intégralement protégés», explique Mme Guindo.
Les arbres sont d’une importance capitale pour nous. Ils nous protègent la sécheresse, nous procurent des fruits et nous servent de médicaments.
Mouda I. MAÏGA, Fousseyni DIABATÉ et Mamadou SY
Les maliens sont encore dans l’agitation et la frénésie de la quête de l’argent facile.
Ils sont aveugles de leur environnement de vie.
Une catastrophe écologique est en cours depuis bientôt 25 ans.
A Bamako, il n’y a plus les chauves souris, plus d’oiseaux, plus de margoullat et pratiquement plus de petites bêtes à cause de la pollution, et des constructions sauvages en beton partout.
L’asthme se généralise et la chaleur deviens étouffante mais personne ne remarque rien.
Dans mon Village ( Arrdt de OUSSOUBIDIANGNA, Cercle BAFOULABE, Région de KAYES ). Le Karité et le Néré ont disparu, il n’y en a plus du tout… Et ça craint pour les Baobabs et le KAÏLCÉDRATS.
C’est fou comme c’est triste… !
Bonjour
Il est fort probable que ces Atlantistes, vont préparer un de leurs sales coups pour le nouvel an lunaire qui s’annonce bientôt …
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