De passage à Bamako, le porte-parole du Balai Citoyen du Burkina Faso, Me Kam Guy Hervé, a tenu à rencontrer la presse malienne. L’objectif était d’échanger sur le regroupement ainsi que la vision de celui-ci pour l’Afrique. C’était le vendredi dernier, à la Maison de la Presse.
Parlant de son association, Me Kam Guy Hervé a indiqué que le Balai Citoyen est une organisation de la société civile qui, par la force des choses, est presqu’un mouvement politique «dans la mesure où nous nous intéressons aux questions politiques sans être un parti politique». Notre objectif, dit-il, n’est pas la conquête du pouvoir. La genèse du mouvement, précisera-t-il, remonte à 2010, lorsque nous avons constaté qu’il n’y a eu aucune cérémonie de commémoration marquant l’assassinat de Norbert Zongo. « Cela nous a profondément choqués, nous nous sommes dit qu’il faut une structure pour prendre le relai», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que le Balai Citoyen a été conçu en ce moment avec deux idées qui se retrouvent dans le nom de l’Association. Nous sommes partis du constat qu’une brindille est en réalité une saleté, mais plusieurs réunies deviennent un balai qui sert à nettoyer la saleté. Par ailleurs, il a fait savoir que l’objectif du balai est de faire en sorte que tout le monde s’intéresse à la gestion de la cité afin de changer les paradigmes, d’amener les dirigeants à rendre compte. « Dans les pays africains, lorsque vous êtes élus, les gens vous appellent chef. Alors que les tenants du pouvoir tirent leur légitimité, leur puissance du bas peuple. C’est le peuple qui est le vrai chef. Ce que nous voulons nettoyer, c’était la saleté liée à la gouvernance », a-t-il soutenu. Partant, il a estimé que le troisième objectif a pris le dessus avec la volonté de Blaise Compaoré de modifier la constitution pour pouvoir se représenter à l’élection présidentielle. S’adressant à la jeunesse africaine, il estime qu’il est important que celle-ci s’engage. Que ceux qui, dit-il, sentent l’âme de politicien aillent en politique et que ceux qui sentent l’âme de combat pour une cause quelconque aillent dans les organisations de la société civile. « L’élite politique ne peut rien changer si les jeunes eux-mêmes ne s’engagent pas. A partir de ce moment, tout ce qui peut être fait au Burkina, au Mali et dans les autres pays de la sous-région où la jeunesse représente 76% de la population, doit jouer un rôle important dans la gouvernance de la cité. Pour nous, c’est une condition sine qua none pour que nos pays soient résolument tournés vers la voie de la démocratie. Notre combat est de faire naître une citoyenneté africaine», a-t-il conclu.
Boubacar SIDIBE