Comme un seul homme, les populations de Kalabancoura, se sont levées pour faire barrage à un projet « machiavélique » que la mairie de la commune V veut mettre en œuvre en complicité avec un operateur économique très connu de la place. Il s’agit de la construction de magasins autour de l’unique terrain de sports du quartier en lieu et place de sa clôture et de la construction d’un foyer des jeunes comme promis à la population.
« Nous n’accepterons pas que des magasins soient construits sur notre terrain, pour le faire, il faudra passer sur nos corps », scandaient en chœur, les milliers de jeunes et adultes du quartier, sortis massivement pour prendre part à cette assemblée générale.
Il s’agissait d’une assemblée générale organisée à l’initiative de la Coordination des Associations pour la Valorisation des Espaces Publics de Kalabancoura avec à sa tête, Idrissa Doumbia.
Dans son intervention, Modibo Diakité, secrétaire général de la coordination des jeunes de la Commune V indiquera que cette bataille n’est pas seulement celle des jeunes de Kalabancura, mais de la jeunesse de la commune V toute entière. Selon lui, les jeunes n’accepteront jamais la spéculation autour de leur terrain. Pour lui, s’il y a des projets pour le quartier, les initiateurs doivent d’abord en discuter avec la population avant leur mise en œuvre. Et tel n’a pas été le cas avec ce qui se trame autour du terrain de sport de Kalabancoura.
Même discours pour Mamadou Doumbia, membre de cette coordination qui expliquera que le combat pour la préservation du terrain de sport a commencé il y a plus de trois ans. Selon lui, aucun centimètre de ce terrain ne sera vendu à qui que ce soit.
Moussa Samaké, un notable du quartier indiquera que ce terrain leur sert d’espace pour prier sur leurs morts. Mais aussi, pour l’organisation d’événements populaires et de sport pour les jeunes du quartier. Selon lui, les jeunes peuvent compter sur le soutien des anciens dans cette lutte noble qu’ils sont en train de mener pour préserver leur terrain de sports.
Diabadjè Sinayoko, une vieille du quartier renchérira dans le même sens. Selon elle, ce terrain ne sera pas vendu. S’il faut le faire, les initiateurs de ce projet devront d’abord passer sur leurs corps.
Le Maire Boubacar Ba et le promoteur de Petro Nientao mis en cause
Dans leurs différentes interventions lors de cette assemblée générale, les populations ont pointé un doigt accusateur sur le maire de la commune V, Boubacar Ba dit Bill. Lequel serait l’auteur de cette spéculation foncière autour du terrain de Kalabancaoura en complicité avec le promoteur de la société « Petro Nientao » à qui il aurait cédé les abords du terrain litigieux contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Yacouba Samaké, un ancien du quartier a réitéré la ferme opposition des populations à toute construction de magasins autour du terrain. Avant d’expliquer qu’ils sont d’accord que le dit terrain soit aménagé comme promis, mais opposés au fait qu’il soit vendu par un conseil communal qui n’a aucune légitimité. Car le mandat des maires est arrivé à terme depuis fort longtemps et ils ne bénéficient que d’une prorogation.
Pour les responsables de la coordination, la population de Kalabancoura n’a jamais été concertée par rapport à la construction d’une quelconque infrastructure commerciale sur les sites du terrain de sport et du foyer des jeunes. Aussi, la marie de la commune V et certains individus se sont permis de comploter sur le dos de la populations en faisant croire que celle-ci a donné son aval pour la construction d’infrastructures marchandes sur ce site.
C’est pourquoi, à l’unisson, les populations ont exprimé leur désapprobation pour ce projet de construction de magasins autour du terrain. Mais aussi, demandé l’arrêt immédiat de toute activité allant dans ce sens. Tout en mettant en garde toute personne qui continuerait à agir en leur nom sans leur consentement pour ses intérêts personnels.
Enfin, le président de la coordination, Idrissa Doumbia dira que lors de l’AG, la population de Kalabanoura a exprimé sa désapprobation pour ce projet. Et d’ajouter qu’elle n’est pas opposée à l’aménagement du terrain, mais à la construction de magasins autour. C’est pourquoi il a conclu en invitant le maire à respecter cette volonté populaire ainsi exprimée pour préserver la paix sociale.
D. Diama
