Hier matin des échauffourées ont eu lieu entre les vendeuses du marché principal de Kalabancoro aux forces de l’ordre. L’une des raisons de ce « remue- ménage » est le fait que les vendeuses du marché de Kalabancoro avaient décidé de se faire entendre à travers une marche de protestation contre la décision du maire Issa Bocar Ballo de les faire déménager dans l’ancien marché. La réélection du maire, selon les résultats provisoires des élections du 20 novembre passé, est aussi contestée par les commerçants du quartier.
Depuis avant-hier, les commerçants et commerçantes ont décidé de boycotter toutes activités dans le marché. Idem dans la matinée d’hier car les étales étaient vides. Pour une réussite de leur manifestation, il n’y a pratiquement pas eu de commerce dans le marché principal. A peine regroupées tout autour du marché, elles ont été vite dispersées par des éléments de la police du commissariat de Kalabancoro à bord de pick up. A la mairie, lieu de convergence des femmes, la police s’est également déployée. Pour ne pas subir des dégâts collatéraux des troubles, les banques, les pharmacies, les petits commerces installés à proximité du marché de Kalabancoro ont décidé de fermer leurs boutiques. La question du déménagement des vendeurs et vendeuses à l’ancien marché divise plus que jamais les élus municipaux et populations de Kalabancoro. La mairie de la commune de Kalabancoro dirigée par Issa Bocar Ballo du parti CNID FYT a demandé aux commerçants et commerçantes d’occuper leur ancien local « rénové ». En réponse, les femmes ont laissé entendre que le marché en l’état actuel est exigu car ne pouvant recevoir tous les commerçants et qu’il les ait difficile d’y installer. Chose que le maire de la commune Issa Bocar Ballo ne veut entendre. Il a donc fini par lancer un ultimatum aux occupants du marché au risque d’être délogé par la force.
Selon des habitants du quartier, le marché au cœur des problèmes a été en partie vendu et fait l’objet de construction d’immeubles, de magasins appartenant au maire, les proches du maire, les conseillers municipaux, les opérateurs économiques au détriment des vrais propriétaires. « Les constructions ont rendu le marché très exigu. Toute chose qui a fait qu’aujourd’hui le marché ne peut contenir assez de monde. Le site convoité est la propriété de la Jeunesse de Kalabancoro qui depuis quelques années le réclame. Les uns et les autres doivent mettre de l’eau dans leur vin sinon cette situation de déménagement au forcing du marché de Kalabancoro risque de détériorer l’atmosphère entre le maire qui n’est pas en odeur de sainteté avec une frange importante de la population de Kalabancoro et les femmes qui sont nombreuses dans la localité », précise un habitant.
On se rappelle que dans un passé récent, le déménagement des commerçants de l’ancien marché à coté de la mosquée pour le site qu’ils occupent actuellement n’a pas été chose aisée. L’une des raisons évoquées par les autorités en son temps était la construction, voire la rénovation du marché. Chose qui a causé beaucoup de désagrément dans la circulation à Kalabancoro. Maintenant que les commerçants surtout les femmes commencent à se familiariser dans leur nouveau site à proximité de la station totale et du lycée Kampola, on leur demande de regagner par la force l’ancien marché. Et les femmes sont catégorique : « Nous pas bougé ». C’est donc un bras de fer qui est lancé, l’avenir nous édifiera.
Aguibou Sogodogo
