L’ancien Président Burundais, Pierre Boyoya est revenu hier mercredi, lors d’une conférence presse à Bamako sur les raisons qui ont motivées sa démission au poste de Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel. Il affirme avoir démissionné en toute liberté pour se défendre et laver son honneur dans la condamnation à vie dont il fait l’objet au Burundi « dans l’assassinat du Président Mekchior Ndadaye »
-Maliweb.net- Pierre Boyoya justifie les raisons de sa démission à la tête de la MISAHEL au Mali par la récente décision de la Cour Suprême du Burundi qui l’a condamné avec 17 proches par contumace à la perpétuité. « La Cour Suprême de mon pays a rendu il y a quelques jours un arrêt arbitraire et inique contre les 17 responsables politiques du Burundi dont moi-même dans lequel arrêt nous sommes condamnés pour soi-disant trempé dans l’assassinat du Président Mekchior N’Dadaye le 21 octobre 1993 », a-t-il dit. Pour ce haut cadre de l’UA qui a servi pendant huit ans au Mali, ce dossier vieux de 27 ans , à l’origine de sa condamnation, est frappé de prescription.
Devant la presse, l’ancien Chef de la MISAHEL a dénoncé la qualité du procès qui, selon lui, a été organisé en empêchant les conseillers de la défense d’accéder à la salle d’audience. « Tout a été orchestré pour nous condamner à huis clos », déplore Pierre Boyoya, qui a automatiquement rejeté les faits qu’on lui reproche. « Je voudrais redire solennellement que je suis innocent des crimes dont on m’a accusé lors de cette parodie de justice. Au moment de ces crimes, je n’étais plus aux affaires. L’histoire retiendra que j’avais cédé pacifiquement le pouvoir au président élu en juillet 1993 », a déclaré Boyoya au siège de MISAHEL à Bamako.
L’ex-Président Burundais d’expliquer qu’à la suite de la décision de la Cour Suprême, il a décidé de son gré de remettre sa démission au président de la commission de l’Union africaine, en tant que haut représentant de l’union africaine pour le Mali et le Sahel. « En mon âme et conscience, j’ai jugé préférable de me libérer de ces responsabilités afin d’avoir toute la liberté de me défendre et laver mon honneur, malgré les multiples entraves. », a-t-il justifié. Selon d’autres presses, il aurait démissionné de commun accord avec la commission de l’Union africaine afin de mieux se consacrer à sa défense dans l’affaire dite «l’assassinat du Président Mekchior Ndadaye ».
Par ailleurs, il affirme d’avoir servi avec modestie, dans les huit dernières années, l’Union africaine dans sa recherche de solutions des problèmes qui affectent les régions du Sahel. Pierre Boyoya n’a pas voulu indiquer sa prochaine destination. Mais il n’est pas exclu qu’il se rétablisse au Mali ou dans un autre pays pour pouvoir se défendre contre cette décision de condamnation à la perpétuité de la justice de son pays.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net