Âgé de 31 ans, Abdoul Oumarou dit Bami, de nationalité nigérienne, est accusé d’appartenir à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste. Il a pris la peine maximale et 10 millions d’amende à l’audience du mercredi 27 octobre dernier.
Dans la journée du 17 octobre 2019, les militaires de la force Barkhane menaient une enquête dans la localité de Tegalet, au Niger, lieu d’intenses activités du groupe terroriste dénommé l’État islamique au Grand Sahara, à la recherche de deux individus armés, lesquels avaient pris la fuite à leur arrivée dans ladite localité. C’est ainsi qu’un individu, nommé Abdoul Oumarou, est pris caché sous un couvert végétal, non loin d’une arme et moto abandonnées et un micro carte (mémoire).
Devant la Cour, Oumarou dit Bami rejette en bloc les accusations. Il dit être un simple berger sans aucune relation avec un quelconque réseau terroriste. « Avec mes animaux, je me promène pour leur donner à manger ». Il dit être capturé vers le coucher du soleil dans son campement pendant qu’il était malade, en compagnie de son oncle, de sa tante, de ses épouses et des enfants.
Après exploitation de la carte mémoire par des brigade des experts de la Brigade d’investigation spécialisées, il a été relevé 519 fichiers en images dont 90% sont des images des groupes armés terroristes ou des figures des terroristes, 65 fichiers vidéos dont la majeure partie est constituée des vidéos de propagandes djihadistes. Encombré par les questions de la Cour, son défenseur Me Dembélé a volé à son secours. « Mon client ne faisait pas l’objet de recherche de la force Barkhane. Il n’a nullement été appréhendé avec une arme. Les images ne sont pas des preuves sur laquelle on s’appuie, on les trouve en longueur de journée sur le net ». Ces propos n’ont pas convaincu la Cour présidée par Moussa Samaké, qui fait un rappel des articles 6, 7, 13 de la loi n°08-028 du 23 juillet 2008 qui punissent sévèrement ces faits. Après délibération le Nigériens est condamné à la prison à durée inconnue et au payement de 10 millions de F CFA d’amende et 10 millions de F CFA au contentieux de l’État.
Aboubacar Sidiki Diarra
(stagiaire)
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Terrorisme :
Terroriste en herbe, il est condamné à la perpétuité
Né vers 1999 (il y a un doute sur son année de naissance) à Mangaz au Niger, Hassane Djibo est inculpé d’appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste, acte de terrorisme par la détention, le port et le transport des armes et minutions de guerre. Hassane n’avait passé que quatre jours dans un groupe terroriste. Il a été condamné à la prison à vie et à 10 millions de Francs CFA.
Dans la journée du 15 mai 2020, Hassane Djibo, de nationalité nigérienne, est capturé par la force Barkhane aux alentours de la localité Kosseye, muni d’une arme de type AK47, d’un chargeur, d’un talkie-walkie, d’un pantalon militaire treillis et de 2 téléphones portables. Il était à bord d’une moto, à la vue des militaires français, il accéléra la cadence de sa mobylette. Il est contraint de s’arrêter grâce aux tirs de sommation.
À la barre, Hassane a partiellement reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il déclare avoir adhéré le groupe par contrainte faite sur lui par des personnes dont il dit ignorer l’identité. Il dit avoir fait seulement 4 jours avant son arrestation et n’avoir participé à aucun combat. « Je n’ai jamais tiré une balle. Je ne sais pas manier une arme. Je l’ai prise par peur. Ils m’ont menacé de me tuer si je n’acceptais pas». Il affirme avoir 17 ans aux dires de sa mère. Son avocat, Me Issiaka Sanogo, rejette l’accusation terroriste portée contre son client en se basant sur son âge mineur. « Mon client n’a pas pu vaincre sa peur et dire non à ces bandits. Il reste tout de même un mineur et il a avoué ce qu’il a fait ».
Sans pièce justificative de son âge pouvant déterminer s’il est mineur ou pas, la Cour analyse que ce sont de simples affabulations, voire des malices dans le seul but de se soustraire de l’action de la justice. Pour le président de la Cour, Moussa Samaké, « en acceptant ces armes et ces effets militaires, il avait librement et délibérément consenti à aider les prétendus inconnus dans la commission à caractère terroriste. Qu’en outre rien ne justifie la possession d’une arme de guerre par un berger dans une zone où sévissent les groupes armés terroristes au demeurant il n’a en aucun moment eu à les dénoncer ou à se débarrasser de ce matériels dangereux et compromettent d’autant plus qu’il déclare ne sachant pas manier une arme ». Sur la base des dispositions des articles 6 et 13 de la loi n◦ 08-025 du 23 juillet 2008 portant répression du terrorisme en République du Mali, Hassan Djibo a été condamné à la perpétuité et au payement de 10 millions de F CFA.
Aboubacar Sidiki Diarra
(stagiaire)