Le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a été débouté lundi dernier (20 mai 2024) de sa demande de dissolution du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) par le Tribunal de grande instance de la commune I du district de Bamako. Une décision saluée par les responsables du parti et par des leaders politiques comme une victoire de la justice et de la démocratie
Il faut rappeler que le Contentieux général de l’État avait assigné le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) en justice le 28 décembre 2023, aux fins de sa dissolution. Prévu dans un premier temps le 8 janvier dernier, le jugement a été reporté à plusieurs reprises avant ce lundi. Selon le conseil du parti, le tribunal a tranché en faveur du parti en déboutant dans la foulée le ministère public.
Ce verdict a été bien accueilli par le président/fondateur de ce parti, Dr Oumar Mariko, en exil depuis environ deux ans. Sur les réseaux sociaux, il a interprété ce jugement comme «une victoire d’une justice indépendante qui n’est pas à la solde du pouvoir en place». Pour lui, la décision rendue par le Tribunal de grande instance de la commune I prouve à suffisance qu’il y a «des germes dans la justice malienne qui continuent de croire que c’est un instrument entre les mains du peuple pour dire le droit et faire avancer la loi».
«Il faut que la démocratie soit une réalité dans la République du Mali, que les libertés fondamentales, d’opinions et d’associations soient respectées et nous allons continuer à nous battre pour ça», a conclu l’opposant en exil. Pour l’ancien Premier ministre et leader politique, Moussa Mara (réagissant sur les réseaux sociaux), ce verdict est «une victoire pour la justice et la démocratie». Il a exhorté les autorités maliennes à ne pas «faire appel» de ce jugement et plutôt d’en profiter pour «revenir sur la suspension des activités politiques». L’ancien chef du gouvernement a conseillé aux autorités de son pays de «s’inscrire dans la voie de la concertation avec les acteurs politiques en vue d’une sortie de la transition».
Ces derniers mois, le gouvernement a déjà dissout un parti politique (Parti social-démocrate africain/PSDA) et plusieurs associations d’essence politique en raison «d’activités subversives» contraires à leurs objectifs et à leurs statuts. A noter que dans notre pays, la dissolution des associations par le conseil des ministres est prévue et réglée par les dispositions de la loi N°04-038 du 5 août 2004. Il faut aussi rappeler que, le 10 avril 2024, le président de transition malien a signé un décret suspendant «jusqu’à nouvel ordre» les activités des partis et des associations à caractère politique.
Naby