Suspension de la grève des magistrats : Le gouvernement, dos au mur !

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Les conférenciers du SAM et Sylima , ce vendredi 3 février 2017 (photo

Après un mois de grève, les magistrats maliens ont repris le travail lundi, au grand bonheur des justiciables et des auxiliaires de justice. L’annonce de la suspension de la grève illimitée pour un délai de 03 mois a été faite samedi soir, sur les antennes de l’ORTM, dans un communiqué conjoint, par Aliou Badra Nanacassé, vice-président du SAM (Syndicat autonome de la Magistrature), et Siaka Coulibaly, Président  du SYLIMA (Syndicat libre de la Magistrature. Cependant, ils se réservent le droit de la reprendre « sans préavis », au cas où le gouvernement ne tiendrait pas parole dans le délai de 03 mois sus-indiqué. Le gouvernement doit prendre toutes ses responsabilités pour  anticiper que la situation ne puisse déborder une nouvelle fois.

Ce qui a été convenu à l’issue des négociations ayant abouti à un accord s’articule autour des points suivants: « augmentation des salaires de 40.000 FCFA; augmentation de l’indemnité de judicature de 50%; augmentation de l’indemnité de logement 60.000, ce qui porte le montant de 50.000 à 110.000 FCFA avec la promesse d’y ajouter 15 000 FCFA en janvier 2018 ».

En revanche, ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’y a pas eu d’accord sur l’indemnité de monture, autrement dit le déplacement des magistrats. Le gouvernement, maintient qu’une telle indemnité n’est prévue que pour les agents de l’Etat servant dans l’administration rurale.

Toutefois, le pouvoir a promis de commanditer une étude pour évaluer l’impact financier de la revendication des magistrats, lesquels seront avertis des conclusions en temps voulu.

En ce qui concerne les dispositions institutionnelles tous les points de revendication ont fait l’objet d’accord entre le gouvernement et les magistrats il s’agit de l’ :«  adoption du décret d’application de la Loi sur la Cour Suprême au plus tard le 30 mars 2017; prise, avant le 30 avril 2017, d’un décret pour étendre aux magistrats les primes et indemnités octroyés aux autres agents de l’Etat; relecture du statut de la magistrature ainsi que de la grille indiciaire : les expertises sont en cours  et  les magistrats seront appelés au mois de mai pour finaliser l’accord; adoption d’un nouveau programme de formation de l’Institut de Formation Judiciaire avec, à l’appui, des vidéoconférences; dotation du tribunal du commerce de Bamako et du tribunal de la commune 3 de Bamako de deux bibliothèques de 3000 ouvrages ». Cette  reprise met ainsi fin à des semaines de paralysie et de catatonie,  au sein du  secteur judiciaire, mais elle ne saurait être  synonyme de fin  de la lutte, maintiennent les hommes à robe noire. L’objectif est de créer un cadre apaisée pour continuer les négociations.  Maintenant, il reste à résoudre le problème interne entre les syndicats, en occurrence la question Cheick Mohamed Chérif Koné.

Jean Goïta

 Aube d’Afrique

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