Suspension de grève illimitée des magistrats par le président du SAM : Le comité directeur du SAM et du SYLIMA se désolidarise et maintient le cap

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Les magistrats lors de la conférence de presse

À l’issue de l’assemblée générale des syndicats de magistrats, les responsables du Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et du Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) ont organisé, le vendredi 3 février, au siège du SAM, une conférence de presse afin de partager les conclusions de l’AG avec les hommes de média. Au cours de ladite conférence, les syndicats ont décidé à l’unanimité de maintenir le mot d’ordre de grève illimité.

La conférence de presse était coanimée par le secrétaire aux affaires sociales du SYLIMA, Mohamed Aloumoud Maïga et le secrétaire chargé à la jeunesse du SAM, Mahamadou Yattara, en présence de plusieurs militants des deux syndicats.

Pour Mohamed Aloumoud Maïga, cette rencontre avec les journalistes vise à informer l’opinion nationale et internationale des conclusions issues de l’assemblée générale des deux syndicats de magistrats. Et de rappeler que dans le souci de l’amélioration des conditions de vie et de travaux des magistrats maliens, les deux syndicats avaient déclenché une grève illimitée. Il ajoutera qu’à la suite des différentes concertations, le gouvernement a fait des propositions allant dans le sens de suspendre. À ce titre, il convenait de convoquer une assemblée générale afin de prendre l’avis de la base. « Après avoir porté à la connaissance de la base des propositions dérisoires, les militants ont décidé de poursuivre la grève. Au-delà des questions salariales, ce mouvement prend en compte plusieurs aspects techniques et institutionnels », a-t-il précisé.

À le croire, les syndicats de la magistrature ont fait d’énormes sacrifices. Car, dit-il, à l’issue du dialogue national pour une justice de qualité initié par le gouvernement, les syndicats n’ont retenu que six points de revendications sur un cahier de doléances initialement de 59 points de revendications.

L’occasion a été mise à profit pour dénoncer le retard dans la mise en œuvre d’une des dispositions de l’UEMOA. À ses dires, ces mesures obligent tous les pays membres à octroyer 3 % du budget national à la justice. Alors qu’au Mali, seulement 0,52 % du budget est accordé à la justice malienne.

En réponse à la question relative à la délivrance par les maires de documents tenant lieu de certificats de nationalité et de casier judiciaire, il a précisé que la délivrance de l’état des personnes relève exclusivement de la responsabilité du juge. Par conséquent, au regard de la loi, seul le juge de l’ordre judiciaire est habilité à délivrer un certificat de nationalité. Quant au casier judiciaire, qui retrace le passé carcéral d’un individu, il dira que ce document est délivré par le Greffier en chef et le procureur près du tribunal. « Les documents établis par les maires inscrits dans le registre de faux et usage de faux. Les auteurs de ces documents seront tenus responsables de tous les désagréments qui y en découleront », a-t-il martelé.

À sa suite, le secrétaire chargé aux questions de la jeunesse du SAM, Mahamadou Yattara dira que depuis 1992 la prime d’indemnité de logement des magistrats est de 50 000 de francs CFA.

Évoquant les conclusions issues de l’assemblée générale, il ajoutera que les militants ont demandé à l’unanimité la poursuite de la grève illimitée engagée depuis le 18 janvier dernier.

Pour sa part, un autre membre du comité directeur des deux syndicats, Awa Keïta, elle a indiqué que l’État malien peut bel et bien satisfaire à toutes les revendications des magistrats. Car, dit-elle, notre pays ne compte que 570 magistrats, si le gouvernement satisfait la totalité des revendications, l’incidence financière ne dépasse pas 30 milliards de FCFA par an. Et de poursuivre que ce montant prend en compte pour la plupart les aspects techniques que des revendications salariales.

Par rapport à la suspension du mot d’ordre par le président du SAM, Cheick Mohamed Chérif Koné, diffusée sur les antennes de l’ORTM, le vendredi 3 février, le comité directeur a démenti cette information par un communiqué rendu public à l’issue d’une extraordinaire tenue, le samedi 4 février. À noter que ledit communiqué signé du vice-président du SAM, Badara Aliou Nanacassé indique clairement que « les déclarations faites par Cheick Mohamed Chérif Koné en présence de Dramane Diarra n’engagent que leurs personnes et le comité directeur du SAM s’en désolidarise totalement ».

Mama PAGA

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1 commentaire

  1. Koné ne peut pas et ne devait pas faire ce communiqué. Les deux syndicats sont allés en grève, ENSEMBLE, le minimum est qu’il fallait le porte parole de l’autre syndicat.
    Et cet autre n’est pas d’accord, faut pas parler en son nom: cela est un manque de respect.

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