La justice aura, pour la première fois, sa Loi d’orientation et de programmation pour se mettre au rang des priorités. L’avant-projet de loi d’orientation et de programmation du secteur de la justice était au cœur d’un atelier national de validation le mardi dernier au Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme.
Dans notre parution N° 016 du vendredi 1er février 2019 sous le titre « Etat de la justice malienne: La nécessaire Loi de Programmation pour une justice à hauteur de mission! », nous analysions à juste titre l’importance qu’il faut accorder aujourd’hui au secteur de la justice, la même priorité que l’on a accordée à la Défense et à la sécurité pour une meilleure gouvernance judiciaire et remédier substantiellement à son mal-être. Nous décrivions, en effet, que cette politique urgente passerait inévitablement par une loi de programmation qui traduirait de manière concrète la priorité qui sied pour le renouveau de la justice dans tous ses aspects.
Eh bien ! Uneloi d’orientation et de programmation pour la justice sera bientôt une réalité, car son avant-projet de loi était au cœur d’un atelier national de validation, le mardi 9 juillet dernier au Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. C’est donc dire que le document validé est prêt à être introduit dans le circuit d’adoption gouvernementale. La justice aura, pour la première fois, une Loi d’orientation et de programmation pour se mettre au rang des priorités.
Le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Me Malick Coulibaly, a présidé le mardi 09 juillet 2019 à son Département, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de validation de l’avant-projet de Loi d’orientation et de programmation du secteur de la justice. C’était en présence de la directrice de l’USAID au Mali et les tous acteurs clés du segment de la justice.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le ministre Coulibaly a tout d’abord rendu un vibrant hommage à son prédécesseur, le ministre Tienan Coulibaly, pour cette initiative. Me Malick Coulibaly a fait savoir que par cet avant-projet de loi qui a été initié, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a sans doute affiché son ambition de faire sortir la justice des solutions séquentielles, timides et inefficace pour bâtir une nouvelle Justice avec des solutions pérennes, globales et soutenues.
« Il est impérieux de marquer la rupture avec les réponses ponctuelles aux nombreux dysfonctionnements du système de justice en adoptant une approche holistique» a-t-il laissé entendre avant de rappeler que malgré plusieurs réformes et des initiatives salutaires, « la justice demeure confrontée à de multiples écueils dont, notamment : la faible rémunération des acteurs ; l’insuffisance des programmes de formation ; le manque de confiance du citoyen en sa justice; la lourdeur et la complexité des procédures ; la faible allocation de ressources budgétaires (moins 1% du budget d’Etat ; … ». Sans contexte, soutiendra-t-il, « ces difficultés ont pour conséquence la baisse de la qualité de la Justice et l’effritement de la confiance des citoyens en leur Justice ».
Pour la directrice de l’USAID, partenaire stratégique en matière de la modernisation du secteur de la Justice, la Loi d’orientation et de programmation devrait être le pilier de la grande réforme qu’a entrepris le Gouvernement pour le secteur de la Justice.
Daniel KOURIBA