L’hôtel Azalai Salam de Bamako a abrité, hier jeudi 6 avril, l’atelier de restitution du rapport d’évaluation des juridictions et de validation du rapport de relecture du Statut de la magistrature, dans le cadre de la reconstruction en urgence de l’Etat de droit et de la justice dans notre pays.
La refondation d’un Etat républicain au Mali est une obligation pour restaurer la confiance, relancer le développement et promouvoir le bien commun, a tancé le ministre de la justice des droits de l’homme et Garde des Sceaux, Me Mamadou I Konaté, à l’ouverture de l’atelier de restitution du rapport d’évaluation des juridictions et de validation du rapport de relecture du statut de la magistrature. C’était à l’hôtel Salam de Bamako, en présence de l’ambassadeur des Etats Unis au Mali, Paul A. Folmsbee, du directeur national de l’administration judiciaire, M. Abel Diarra et de nombreux magistrats venus de l’intérieur du pays.
Le rapport de 130 pages dont la validation a réuni les magistrats, traite les maux de la justice malienne et propose des remèdes de renforcement.
Il s’agit pour le présentateur du rapport, M. Jean Lavoie, de renforcer le secteur de la justice au Mali en assurant une distribution saine et efficace de la justice aux justiciables.
Selon le directeur national de l’administration judiciaire, M. Abel Diarra, la distribution de la justice commune est admise pour tous. Ce document dont il est question, indique-t-il, présente les résultats de collecte des données sur l’administration de la justice.
Pour sa part, l’ambassadeur des Etats Unis au Mali dira qu’à travers la direction nationale de l’administration de la justice, « nous avons l’ambition de contribuer au renforcement de l’administration centrale du ministère dans son ensemble.»
La démocratie malienne, poursuit-il, a besoin d’une justice efficace, impartiale et sereine. Ce rapport d’évaluation des juridictions pose des jalons pour le succès de la réforme du système judiciaire malien.
Financé à hauteur de 65 millions de dollars par le gouvernement américain, le rapport d’évaluation des juridictions est un outil pour renforcer la justice au Mali.
Pour une justice de qualité dans notre pays, le ministre Konaté a estimé que la tâche est immense et la justice doit être prioritaire.
« Le budget voté de la justice pour 2017 atteint 21,6 milliards de FCFA, en augmentation de plus de 30% par rapport à l’an passé. Nous envisageons le recrutement d’une centaine de magistrats cette année. Avec l’aide de nos partenaires ou sur nos propres fonds, nous allons construire ou rénover des palais de Justice dans notre pays », a indiqué le ministre.
Pour assurer l’indépendance de la justice, le ministre Konaté a ajouté que «nous devons donner des garanties sur le plan éthique individuelle, de l’indépendance et sur le plan démocratique, gage du fondement même de la séparation des pouvoirs ».
Aussi, selon lui, il ne peut y avoir de suspicion à l’égard de la justice, il ne saurait y avoir des pressions sur la justice et les magistrats eux-mêmes doivent avoir toutes les garanties statutaires, matérielles et professionnelles de leur indépendance et de leur impartialité.
Paraphrasant ainsi, il faut que le juge soit juge, c’est-à-dire juste.
Amara BATHILY