Report du procès Amadou Haya Sanogo et compagnie pour mauvaise organisation : Me. Konaté, le brillantissime débatteur est-il en passe d’être un piètre ministre de la Justice ?

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A l’annonce du report du procès tant attendu du Général Amadou Haya Sanogo et de ses 17 co-accusés  à la prochaine session de la Cour d’assises de 2017,  le Gouvernement du Premier ministre Modibo Keita vient de prouver encore une fois qu’il est incapable de sortir le pays de la crise multidimensionnelle. La justice  semble céder à la pression des avocats et des  partisans de Haya qui ont clamé haut et fort son innocence et demandé sa relaxe pure et simple. L’une des plus grandes opportunités offertes à la justice pour redorer son blason vient d’être encore gâchée. Le Ministre de la Justice,  Mamadou Ismaïla Konaté, le célèbre animateur du Débat du Dimanche de la chaine de Télévision  panafricaine est désormais dans l’œil du cyclone. Y’avait-il une volonté réelle de la part du gouvernement   d’organiser ce procès ? Le Ministre de la justice, garde de sceaux, n’est-il pas blâmable pour la mauvaise organisation ? Le brillantissime débatteur est-il en passe d’être un piètre ministre de la Justice ?

Pour bon nombre d’observateurs, l’échec du procès était plus attendu que son succès à cause de l’impréparation et de la précipitation avec laquelle il a été tenu. Par ce report, le Gouvernement vient de rater une occasion idoine de siffler la fin de l’impunité et de d’afficher à la face du monde que le Mali est un Etat de Droit. Par le report jusqu’en 2017, le gouvernement semble envoyer un message au Peuple, celui de son incompétence à organiser le procès Amadou Haya Sanogo. Donc,  les parents des victimes sont obligés de prendre leur mal en patience. Le hic dans ce procès est loin d’être le report, mais c’est plutôt l’amateurisme du ministre de la Justice Me. Mamadou Ismaïla  Konaté, brillant avocat et célèbre débatteur. Il est sans nul doute le premier responsable de la tragi-comédie de procès des 18 militaires accusés d’assassinats et de complicités d’assassinats dans l’affaire dite des bérets rouges, et cela en tant que  titulaire du département de la justice. Il est le premier responsable de la mauvaise organisation du procès et de son déroulement technique. Qui l’aurait cru ? Comment un Me. Konaté, qui dépeignait naguère le régime IBK sur le plateau d’Africable télévision sur le plan juridique et judicaire, puisse être incapable d’organiser un tel procès. Notre brillantissime avocat et éloquent débatteur, après avoir échoué à rendre la justice dans deux affaires, à savoir l’affaire « RAS BATH », le célèbre chroniqueur et celle de Amadou Haya Sanogo et 17 autres accusés, doit tirer toutes les conséquences. Si un tant soit peu, il voudrait bien rester conforme aux convictions qu’il a toujours défendues au cours des débats qu’il a animés, il doit faire son maxima mea-culpa et se retirer pour s’occuper de ses affaires privées.

En somme, le report ou tout simplement l’échec du gouvernement à organiser un procès digne de ce nom, est le signe tangible de la faiblesse de l’Etat. Le peuple malien s’attendait à mieux comme en 1992 avec le régime AOK contre le dictateur GMT et ses co-accusés. Qu’attend le Président IBK pour retirer sa confiance à une équipe gouvernementale qui a montré toutes ses limites ?

 Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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