Rentrée des cours et tribunaux 2017-2018 : La nécessaire indépendance du juge pour protéger les libertés et consolider la démocratie

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Elle implique une vision claire de ses inévitables limites et menaces, des comportements individuels exemplaires et des réactions fermes contre toutes adversités

Le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEÏTA, président du Conseil supérieur de la Magistrature a solennellement présidé, le mardi 5 décembre 2017 dans les nouveaux de la Cour suprême, l’audience solennelle de rentrée judiciaire 2017-2018. La rentrée des Cours et Tribunaux est un évènement majeur de la famille judiciaire. Placée sous le thème : «L’indépendance du juge et la protection des libertés », plusieurs interventions dont celle du premier magistrat ont marqué cette rentrée.  Du président de la Cour Suprême jusqu’au chef de l’Etat en passant par le juge rapporteur, le Procureur général de la Cour et le bâtonnier, chacun a brossé dans son intervention le rôle éminemment important du juge et l’indépendance qui doit l’incarner. Aussi, l’état des lieux de la justice malienne a été largement évoqué.

Le premier à intervenir, le président de la Cour suprême, Nouhoum Tapily a tout d’abord exprimé sa profonde gratitude et sa sincère reconnaissance au chef de l’Etat pour toutes les attentions portées au Pouvoir judiciaire dans la marche du Mali moderne et du respect des droits de la personne. Actualité oblige, profitant de cette communion de la grande famille judiciaire avec toutes les composantes de la nation, il n’a pas manqué d’exprimer sa très vive émotion, mais aussi sa très grande préoccupation à l’endroit de leur collègue Soungalo Koné, Président du Tribunal d’instance de Niono enlevé à son domicile. Une histoire de plaider pour que tous les efforts soient faits pour retrouver le juge sain et sauve.

Dans son rapport sur le thème, Ibrahim Djibrilla Maïga, magistrat à la Direction générale du contentieux de l’Etat a fait largement cas du principe de l’indépendance du juge comme un principe reconnu et consacré par une multitude de normes. Il a déduit que la sauvegarde de l’indépendance du juge implique une vision claire de ses inévitables limites et menaces, des comportements individuels exemplaires et des réactions fermes contre toutes adversités. De même, pour l’effectivité de l’indépendance du juge, qu’il est nécessaire que les citoyens justiciables fassent confiance en leurs juges. Qu’il s’en suit qu’ils doivent aussi, à leur tour, prôner un changement à leur sein, car il n’y a pas de corrompus sans corrupteurs et comme l’a dit Jean Jacques Rousseau « l’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt ».

Pour sa part, dans son allocution le Chef de l’Etat, Président du Conseil supérieur de la magistrature, a rappelé son ambition pour l’institution judiciaire. Des ambitions à la hauteur de l’excellence des hommes et des femmes qui font vivre la justice et qui l’incarnent dans leurs décisions quotidiennes et leur vocation. « Une justice toujours exemplaire et efficace, c’est une exigence morale, c’est une exigence démocratique, c’est une exigence tout simplement humaine. Cette justice a besoin certainement d’être confortée dans l’éminence de son rôle et dans les moyens qui lui sont donnés » a souligné le premier magistrat. Abondant dans le même sens que le juge rapporteur IBK a renchéri que l’indépendance du juge est un principe universellement consacré et repris dans nos textes fondamentaux. « Nous travaillons chaque jour à ce qu’il en soit ainsi », martèle-t-il avant de rassurer que tous les efforts seront faits pour retrouver le juge Soungalo Koné.

Daniel KOURIBA

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