Réagissant à un avis controverse de la plus haute juridiction déclarant illégale leur grève illimitée : Le SAM et le SYLIMA dénoncent ‘’l’inféodation’’ du président de la Cour suprême

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Nouhoum Tapily
Nouhoum Tapily, président de la Cour suprême du Mali

C’est fait ! Le gouvernement vient de créer la zizanie dans la grande famille judiciaire car, suite à l’Avis que la Cour suprême a émis sur demande du Premier ministre, prétendant que leur grève illimitée est illégale, les magistrats sont très remontés contre ladite Cour. Dans un communiqué conjoint, le SAM et le SYLIMA ont dénoncé avec véhémence ce fameux avis, mais dénoncent ce qu’ils appellent « l’inféodation » du président de la Cour suprême au pouvoir politique, non sans inviter le gouvernement à ne ternir l’image d’Etat démocratique du Mali, en violant les lois.

 

Les deux syndicats des magistrats ont, après avoir pris acte de l’Avis émis par la Cour suprême, sur demande du Premier ministre relatif à une prétendue illégalité de leur grève illimitée, crient à l’inféodation du président de cette institution au pouvoir politique. Pour eux, le président de la Cour suprême ne respecte pas son indépendance. « Tout juge, a fortiori le président de la Cour suprême, a l’obligation de faire respecter son indépendance, (article 3 et 5 du code de déontologie annexé à la loi N°02-054 du 16 décembre 2002 portant statut de la magistrature », ont-ils écrit pour dénoncer l’avis du président de la Cour suprême.

Les responsables du SAM et du SYLIMA n’en décolèrent pas et déclarent : « Cette soumission est d’autant plus inadmissible qu’elle est consécutive, d’une part, à une demande du Premier ministre, manifestement illégale puisque n’entrant nullement dans le cadre des hypothèses où ce dernier est fondé à solliciter l’Avis de la Cour suprême ».

Pour les grévistes, le président de la Cour suprême, Nouhoum Tapily, a violé la loi N°2016 du 23 septembre 2016 portant 2016 portant loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour suprême et la procédure suivie devant elle.

L’avis de la Cour suprême viole la loi et ternit l’image d’Etat démocratique du Mali

Pour les magistrats grévistes, cet avis de la Cour suprême qu’ils qualifient de biaisé et lequel soutient l’illégalité de leur grève, viole les lois et n’honore pas notre pays. « S’agissant de l’usage qui pourrait être fait de cet avis biaisé, le SAM et le SYLIMA invitent le gouvernement du Mali à un sérieux questionnement avant d’exposer inopportunément notre pays à une autre situation scabreuse pouvant contribuer davantage à corroder son image d’Etat démocratique », ont-ils écrit.

Très remontés, les magistrats affirment être déterminés à combattre l’illégalité dans les juridictions nationales aussi bien qu’internationales. Aussi, ont-ils tenu à prévenir les membres du gouvernement du Mali qu’ils supporteront toute condamnation pécuniaire de notre Etat de leur fait par le biais de l’action récursoire qui les frappera sous le regard attentif et exigeant des deux syndicats, SAM et SYLIMA.

Les Magistrats feront échec au « complot » du Premier ministre contre eux

Dans leur communiqué conjoint, les responsables du Syndicat Autonome de la Magistrature et du Syndicat Libre de la Magistrature ont rassuré leurs militants. Ils affirment que le complot du gouvernement à leur encontre ne passera pas. « Le SAM et le SYLIMA rassurent les magistrats qu’ils disposent aujourd’hui de tous les moyens juridiques et stratégiques appropriés pour faire échec à ce complot savamment ourdi par le Premier ministre, ses sbires et autres flagorneurs pour caporaliser la magistrature au grand dam de la démocratie chèrement conquise par le vaillant peuple malien », ont signé Aliou Badra Nanaccassé et Hady Macky Sall.

Les magistrats clashent le gouvernement pour les retenues sur leurs salaires

A en croire les grévistes, rien ne pourra les empêcher d’atteindre leurs objectifs. « Ni les retenues sauvages et manifestement illégales sur les salaires, ni les pressions et intimidations conduites avec acharnement et les rodomontades n’influenceront les Magistrats et leurs représentants », ont-ils martelé, avant d’ajouter, qu’au contraire, elles les galvanisent. Pour ces syndicats, ces comportements du gouvernement malien sont d’une autre époque.

En tout cas, la situation est, pour le moment, plus que tendue non seulement entre le gouvernement et les Magistrats, mais aussi entre eux et la Cour suprême qui défend l’illégalité de leur grève.

Boureima Guindo

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5 COMMENTAIRES

  1. Il faudrait appliquer le scénario béninois aux magistrats, les radier et recruter d’autres. Ils se croient des supers citoyens. Bande de corrompus !!! Que le gouvernement reste sur sa position : révision générale de la grille salariale où tous les fonctionnaires en profiteront. Sinon même si on payait le magistrat malien à 10000000 par mois, il rendra toujours le verdict contre le pauvre moyennant l’argent du plus fort. Morio!!!

    • Hahaa , Que dalle! Bande de sbires et flagorneurs , c’est toi et consorts qu’il s’agit. Vous pouvez toujours prendre vos désirs et rêves comme réalité hein. Mais sachez que le Mali n’est pas le Béni et vice versa. Que maîtrisez vous en matière de lutte syndicale ou de revendications corporatistes? Continuer à vous prostituer pour une régime autant décrié que lamentablement chancelant. En attendant même le vote des bêtes sauvages et leur ralliement à votre GOU_ENGOUFFREMENT, ce beau pays , vous y verrez la frange patriotique de ce pays se tenir debout au fronton pour barrer à toute imposture !!!

  2. Nous restions certains que cette grève va conduire à beaucoup de conséquences dans les deux camps, mais il fallait beaucoup de tacts et d’intelligences pour gérer cette grève sans dégâts considérables. Tout compte fait, le gouvernement n’a pas de choix car en acceptant les closes de ces magistrats, il s’exposera à des risques de grèves sans fin, car aujourd’hui les magistrats sont dans la corporation la plus payée de la République, à ce titre, il ne peut pas accorder d’autres avantages à cette corporation au détriment des autres qui sont déjà très lésées par rapport aux magistrats qui sont les enfants les plus gâtés de ce pays. Quand on pense aux corporations du secteur primaire de ce pays qui sont à la base de toutes richesses de ce pays et que celles-ci restent dans des conditions les plus déplorables, nous tombions en syncope en pensant aux seules productions de céréales et du coton qui rapportent au Mali des milliards de Francs CFA par an, les fils de ce pays qui font ce remarquable travail se retrouvent avec des traitements dérisoires sans le moindre geste des ténors de ce pouvoir, c’est écœurant, c’est épouvantable, c’est éhonté, c’est ignoble de la part de ces ténors. Il est temps et grand temps que les ténors de ce pouvoir pensent aux corporations de ce secteur primaire qui souffrent et qui ne méritent pas cette punition du pouvoir.

  3. Une grève des magistrats basée sur tout ou rien ,ne peut qu’avoir des conséquences désatreuses.
    Le sens de resoonsabilité gouvernement ,magistrats doit converger vers de nouvelles négociations.
    Une grève qui prive les citoyens d’être jugé,dans les delais un droit fondamental bafoué,sans compter le nombre croissant de prévenus attendant leurs jugements dépuis des années.L’état se doit d’augmenter le nombre des magistrats,pour faire face à cette situation ,ouvrir des négociations immediates afin de satisfaire une partie des révendications qui sont légitimes.Quand au magistrats ils doivent user pour le respect des droits humains faire un service minimum .En démocratie ,il y’a ce qu’on appelle de droit de grève et le droit de ne pas faire grève qu’il faut respecter.

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