Le ministre de la Justice, garde des sceaux, Malick Coulibaly a procédé lundi 9 mars à Bamako, au lancement officiel du programme : dialogue Multi-Acteurs pour la transformation de la justice malienne, par l’innovation. “Ce programme, initié par l’Institut de la Haye pour l’innovation de la justice (Hill), est une opportunité pour réorienter notre justice à travers une expérience innovante et prometteuse axé essentiellement sur les citoyens“, a affirmé le ministre de la Justice Malick Coulibaly.
La cérémonie de lancement a vu la présence de l’Ambassadeur des Pays Bas au Mali, du président directeur général de Hill et du représentant de Hill au Mali. Elle marque ainsi, le témoignage, l’engagement et la volonté inébranlable d’une organisation qui à travers le monde ne cesse de réfléchir à la stratégie et aux solutions pour un système de justice reposant essentiellement sur trois piliers essentiels : l’accessibilité, l’efficacité, et la redevabilité.
En effet, les résultats engrangés par Hill à travers le monde notamment au Mali sur les besoins et la satisfaction des Maliens en matière de justice montrent à suffisance qu’au-delà de ces résultats se cachent une vraie passion pour la cause de la justice et des justiciables, explique le ministre Coulibaly.
Le présent programme proposé par Hill à travers lequel un groupe multi-acteurs est mis en place définira une stratégie d’innovation pour la justice malienne et rapprochera plus la justice des justiciables en vue d’une meilleure prise en compte des besoins des citoyens. “Avec ce programme, on sort indéniablement des chantiers battus pour mettre en avant l’innovation qui favorise le progrès lequel à son tour favorise le développement“, s’est réjoui le ministre.
Selon lui, il s’agit d’une opportunité inuite pour réorienter notre justice à travers une expérience innovante et prometteuse accès essentiellement sur les citoyens.
Il faut rappeler que les résultats des enquêtes menées par Hill en 2014-2018 ont révélé un fossé profond entre la justice et les citoyens liés notamment à la peur, à l’ignorance, l’inefficacité et à la cherté de la justice. “Le tableau sombre sorti de ces enquêtes quant à la satisfaction des citoyens et leur perception de la justice malienne doivent être nécessairement intégrés dans la grille d’analyse afin d’inverser la tendance et rapprocher davantage la justice des justiciables“, a laissé entendre le ministre.
A savoir, les affaires foncières, les crimes et délits portés à l’intégrité physique des personnes et les affaires de familles étaient en peloton de tête concernant les préoccupations des citoyens portées devant la justice. A la suite desdites enquêtes, le phénomène de terrorisme et les infractions ont donné aujourd’hui une autre dimension de la perception de la justice malienne qui renvoie surtout à l’impunité face aux crimes. Là-dessus, la position du ministre est claire, “la justice a besoin de moyens matériels, humains et financiers, mais je demeure convaincu que son redressement passe par le changement de méthode et de comportement de ses acteurs“.
Il estime que le programme Hill qui s’appuie sur l’innovation doit être accueilli favorablement avec l’accompagnement nécessaire. Et de rappeler que le programme coïncide avec la première année d’exécution de la loi d’orientation et programmation du secteur de la justice et dont la mise en œuvre 2020-2024, devra à coup sûr nous permettre de changer le visage de la justice malienne tant sur le plan quantitatif et qualitatif. “A cet égard, les résultats auxquels parviendra le groupe multi-acteurs aux termes des sessions programmées seront judicieusement exploités par mon département“, ajoute-t-il.
Le PDG, de HIIL, dira que cette étude a été réalisée en collaboration avec le ministère de la Justice pour l’innovation du pouvoir judiciaire au Mali. Pour lui, il s’agit pour les initiateurs d’avoir, à travers ce programme, un aperçu général sur la perception que les Maliens ont de la justice et aussi du rôle de la justice dans le processus de réconciliation nationale.
Pour sa part, l’ambassadeur des Pays-Bas au Mali, s’est réjoui de l’engagement de son Pays en vue d’accompagner le gouvernement malien dans sa politique de réforme de la justice.
A souligner que les deux enquêtes sur les besoins et la satisfaction des Maliens en matière de justice de 2014 et 2018 ont été financées grâce à un appui du Royaume des Pays-Bas.
La cérémonie a été également l’occasion de célébrer l’excellence de la coopération entre le Mali et le Royaume des Pays-Bas qui vient de franchir un nouveau pas avec ce programme de Hill financé par lesdits pays.
Ibrahima Ndiaye