Procès Sanogo : l’absence des témoins de la défense oblige à une nouvelle suspension d’audience

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Crédit Photo Ministère de la Justice

Après deux suspensions, le procès d’Amadou Haya Sanogo et les 17 co-prévenus dans l’affaire des bérets rouges, a repris ce matin. L’absence d’une grande partie des témoins de la défense dans la salle d’audience a contraint le président de la Cour à une nouvelle suspension. L’audience a été renvoyée à mercredi prochain afin de réunir les témoins.

Les avocats de la défense et de la partie civile ont finalement regagné la salle d’audience ce lundi matin. Ils se sont finalement résolu a accepter les restriction imposées par la cour qui n’accepte pas de téléphones portables dans la salle d’audience. Après avoir procédé à la vérification de la présence de Amadou Haya Sanogo et des 17 co-prévenus, le Parquet général a constaté l’absence d’une grande partie des témoins de la défense. Seuls quatre d’entre eux sur les 20 cités à l’audience se sont déplacés ce matin.

Constatant cette situation, les avocats de la défense ont estimé que le procès a été mal préparé. Selon l’un d’entre eux, l’absence des témoins est même un “aveu d’inorganisation“. Il a demandé un nouveau renvoi. De son côté la partie civile a indiqué ne pas être opposée à cette demande. Selon ses avocats, “une cour d’assise sans témoins n’a pas de sens“. Après une suspension d’une heure, l’audience a été suspendue jusqu’à mercredi. Le président de la Cour Mamadou Berthé a demandé au Parquet général de chercher les témoins.

Les avocats de la défense «s’attendent à un nouveau renvoi» mercredi prochain. Ils ne croient pas à la présence des témoins ce jour là à Sikasso. Me Harouna Toureh avocat de la défense au micro de Mariam Maïga :

Le Parquet a reconnu sa responsabilité dans l’organisation, en ce sens que les témoins que le Parquet lui-même a cités n’ont pas comparu. On a sollicité qu’il y ait l’usage de la force contre les témoins pour qu’ils comparaissent. Nous, le mercredi nous dirons la même chose, on dira que nos témoins ne sont pas là, et qu’il faut renvoyer le procès jusqu’à ce qu’ils soient là, pour les citer ou les faire venir par la force. Nous, nos témoins sont pour la plupart des officiers supérieurs, et nous n’avons aucun moyen, après les avoir fait citer, de les faire venir à comparaître. On ne peut les faire venir par la force“.

Pour la partie civile, cette suspension est une suspension de trop. Selon ses représentants, “il faut prendre toutes les dispositions mercredi pour que le procès se tienne“. Me Moctar Mariko, avocat de la partie civile au micro de Mariam Maïga :

Je suis un peu abattu parce que les victimes sont en train de souffrir. Elles ont soif de justice. Ça fait le énième renvoi. Elles sont excédées. Il va falloir qu’on prenne toutes les dispositions le mercredi afin que ce procès là puisse aller jusqu’à son terme. Car nous on était venu aujourd’hui pour dire à nos adversaires d’en face que la bataille commence. Si vous faites des assises sans témoins, pour moi et à mon sens, ce ne sera pas une vraie décision qui sortira du verdict sans que les témoins ne puissent appuyer, et comme vous avez dû le comprendre, les assesseurs qui accompagnent le juge vont fonder leur intime conviction sur les témoignages et tout ce qui se dira à la barre“.

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