La justice malienne par la Cour d’Appel de Bamako, a ordonné le mardi 28 janvier 2020, la mise en liberté provisoire d’Amadou Haya Sanogo et de ses coaccusés, en attente de leur procès. Rappelons que ce général et ses coaccusés étaient détenus depuis près de sept ans, dans l’affaire dite « des bérets rouges ».
Avec la dynamique de réconciliation nationale engagée par le Chef de l’Etat depuis Quelques temps, après le report du procès qui était prévu le 13 janvier dernier, reporté sine die, voilà que le mardi 28 janvier 2020, la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako a rendu son délibéré sur la demande de mise en liberté formulée par les avocats du général et de ses coaccusés.
Ainsi la délibération dit ceci : «La Cour en Chambre du conseil en la forme, reçoit la demande de mise en liberté provisoire formulée par les accusés ; au fond, la déclare bien fondée, ordonne la mise en liberté d’Issa Tangara, Oumarou Sanafo, amadou aya Sanogo, Mamadou Koné, Fousseyni Diarra, Christophe Dembélé, Blokoro Samaké, Siméon Kéïta, Cheickina Siby, Tiémoko Amadou diarra, Soïba Diarra, Lassanna Singaré et Amadou LKonaré, s’ils ne sont pas détenus pour autres causes ; réserve les dépens».
Quant aux généraux Yamoussa Camara et Ibrahima Dahirou Dembélé, ils étaient déjà libres ; si le premier a été libéré pour cause de santé, le second, n’a jamais été déféré. Mais force est de constater en tant que Ministre de la Défense nationale, il avait déposé sa lettre démission le 19 décembre 2019 sur la table du PM pour se mettre à la disposition de la justice malienne.
Ainsi, ont été mis en liberté, le général d’armée, amadou Aya Sanogo et ses quinze coaccusés en attendant leur procès.
Son avocat Maître Cheick Oumar Konaré s’en est réjoui : « Aucun contrôle judiciaire n’a été instauré. Sanogo est libre de tous ses mouvements», s’exclame-t-il.
Selon lui, cette décision de la Chambre d’accusation est « une victoire et une grande joie après sept ans de détention et de batailles judiciaires ».
A titre de rappel
Rappelons que le Général Sanogo et ses quinze coaccusés ont été mis en prison dans l’affaire dite des 21 militaires « Bérets rouges » retrouvés morts dans une fosse commune à Diago, près de Bamako, après le coup d’Etat de mars 2012.
Désormais, l’ex-putschiste respire l’air frais de la liberté à grosse bouffée, en attendant la date de son procès soit fixée.
Situation des familles des victimes
D’après la Cour d’Appel de Bamako, les familles des victimes seront dédommagées à hauteur de 30.000.000 de FCFA par victime, plus un logement social et un recrutement dans l’armée de l’un des parents des défunts.
La FIDH à travers Mme Clémence Bectarte a réagi en souhaitant que le procès du général Sanogo et ses coaccusés ait lieu. « Il faut que cette affaire soit menée à son terme. Notre crainte aujourd’hui, est que la justice soit éludée, qu’elle soit mise de côté et que les victimes soient privées de leurs droits à la justice et à la vérité ».
Pourtant du côté de la justice malienne, la chambre d’accusation n’a fait que répondre à leur demande de liberté provisoire. C’est dire que le procès aura bel et bien lieu. Il reste que sa date soit fixée.
Pépin Narcisse LOTI et Bokari Dicko