Ce lundi 5 décembre, le procès de l’ex-chef de la junte malienne Amadou Haya Sanogo reprend à Sikasso, dans le sud du Mali. Lui et ses 16 co-accusés sont jugés pour « enlèvement, assassinat et complicité d’assassinat » de militaires. Vendredi dernier le procès avait été boycotté par les avocats de la défense et ceux de la partie civile, qui réclamaient l’amélioration de leurs conditions de travail. Ils ont obtenu en grande partie satisfaction.
Une salle pour les avocats de la partie civile, une autre pour les avocats de la défense : le parquet accepte d’améliorer leurs conditions de travail. Les salles sont situées non loin l’endroit où se déroule le procès, et les robes noires pourront y déposer leurs téléphones et leurs affaires. Ils disposeront en outre d’un accès gratuit à Internet.
D’autre part à l’audience, il y aura deux pupitres. Un pour la défense, l’autre pour la partie civile. Les conditions de sécurité seront également renforcées pour les avocats, et également pour les familles des bérets rouges disparus qui ont effectué massivement le déplacement de Sikasso.
Les avocats de la défense dénoncent
Après avoir, en très grande partie obtenu satisfaction, les avocats seront ce lundi être de retour à l’audience. Mais cela ne signifie pas qu’on rentrera tout de suite dans le vif du sujet. D’après nos informations, neufs avocats de la défense prendront rapidement la parole avec pour objectif de soulever des exceptions, dénoncer « le non-respect de la loi », et ensuite demander un report du procès.
S’ils n’obtiennent pas satisfaction, Amadou Sanogo et les 16 autres coaccusés seront à la barre pour répondre des faits qui leurs sont reprochés : complicité d’assassinat et d’enlèvement dans le massacre des bérets rouges. En décembre 2013, les corps d’une vingtaine de militaires appartenant à une unité parachutiste de l’armée, communément appelés bérets rouges, avaient été retrouvés dans un charnier à Diago, près de Kati, localité située à 15 kilomètres de Bamako, qui était le quartier général d’Amadou Sanogo et de ses hommes.