Il ressort des faits qu’Alassane Yattara travaille en qualité de livreur de pains à la boulangerie “Mamadou Alassane Cissé” à Titibougou en Commune I du district de Bamako. Pour combler le vide que devait créer une permission d’absence dont il avait bénéficié de son employeur, il se faisait remplacer par son jeune frère Dédem Yattara surnommé “Volcan” à cause de son caractère impétueux.
Ainsi, le mercredi 31 octobre 2012, aux environs de 5 h du matin, une altercation qui s’était vite transformée en un échange de coups de poing éclatait entre ce dernier et Mamadou Kéita, le chargé au sein de l’entreprise de la distribution de pain. Sentant qu’il était moins fort que son adversaire, Dédem Yattara poignardait celui-ci en plein poitrine avec un couteau. Transporté au centre de santé de Korofina en vue de d’y recevoir des soins, Keita rendit l’âme peu de temps après.
A l’issue de l’enquête préliminaire, l’information ouverte aboutissait à l’inculpation de Dédem Yattara pour coups mortels. A son interrogatoire tant devant les premiers enquêteurs que devant le magistrat instructeur, l’inculpé reconnaissait les faits qui lui sont reprochés. Il expliquait en substance que parmi les livreurs de pain, il était devenu la cible de feu Mamadou Kéita en ce que non seulement il ne lui donnait que du pain de mauvaise qualité, mais aussi de quantité toujours inférieure à ce dont il avait droit.
Que pour avoir fait ces remarques à Mamadou Kéita, ce dernier lui avait donné un coup de poing au niveau de l’arcade sourcilière et que pour se défendre, il l’a poignardé avec un couteau qui s’était fortuitement retrouvé à portée de main, qu’il a conclu en déclarant être formel que le décès est consécutif à son coup de couteau.
L’audience d’hier dans la salle II de la Cour d’assises de Bamako, présidée par Toubaye Koné, a retenu l’inculpé Dédem Yattara dans les liens de l’accusation. Après des débats houleux entre le ministère public représenté par Bakary Soliba Coulibaly et l’avocat de la défense, Me Bourama Coulibaly, les jurés de la Cour ont finalement accordé des circonstances atténuantes à l’accusé.
Après délibération, la Cour a infligé 5 ans de prison ferme à Dédem Yattara et une amende de 2 millions F CFA.
Ben Dao
ASSISES DE BAMAKO
Un délinquant primaire écope de 5 ans de prison
Pour coups mortels sur Tidiane Dansoko, “un délinquant primaire”, Cheickina Coulibaly, a été condamné hier par la Cour d’assises de Bamako à 5 ans de prison ferme et sa “complice” Oumou Ouédraogo a été déclarée non coupable des faits reprochés.
La Cour d’assises de Bamako a tranché hier dans l’affaire opposant le ministère public à Cheickina Coulibaly et Oumou Ouédraogo, inculpés pour meurtre et complicité. Au verdict final, c’est Cheickina qui fut incarcéré pour 5 ans et celle qui était supposée être sa complice, Oumou a eu plus de chance que lui, puisqu’elle a été reconnue non coupable des faits à elle reprochés la Cour.
Cette affaire remonte du 28 août 2013. Le nommé Tidiane Dansoko a été retrouvé sans vie dans l’auto-gare de Bamako à Sogoniko par les agents du poste de police du 7e arrondissement. Suite à leurs investigations, Cheickina a été dénoncé par un témoin comme l’auteur du crime.
Interpelé sur les faits, il les a reconnus tout en expliquant que c’est suite à un cri de détresse d’Oumou qu’il s’est rendu sur les lieux. Une fois sur place, il eut une altercation avec la victime, Tidiane, qui tentait de déposséder sa petite amie, Oumou, de son argent. A la suite de cette altercation, M. Coulibaly a donné des coups de couteau au franc gauche de M. Dansoko avant de prendre la fuite. Oumou, au lieu d’alerter les autorités compétentes, s’est éclipsée, et la victime succomba à ses blessures. C’est sur cette base qu’ils ont été inculpés pour meurtre et complicité.
Devant la Cour, l’accusé Cheickina a reconnu les faits lui reproché, tout en précisant qu’il n’a pas agi dans l’intention d’ôter la vie à Tidiane. Quant à Oumou, elle a dit avoir été influencée par Cheickina dans sa déposition à la police.
C’est après avoir écouté les accusés et leurs défenses, et le ministère public, que la Cour a décidé de retenir le coup mortel pour Cheickina avant de le condamner à 5 ans d’emprisonnement ferme. Oumou, quant à elle, a été reconnue non coupable de la complicité dans cette affaire et est libérée sur le champ.
Youssouf Coulibaly