Les Maliens ont élu leurs conseillers communaux le 20 novembre dernier. Quelques jours après, des réactions de toute part ponctuent l’actualité. Alors pour comprendre ce qui anime nos concitoyens, nous nous sommes approchés à ceux-ci avec une question ouverte. La question est : quelle est votre impression après les élections communales du 20 novembre dernier ?
Ainsi, trois concitoyens ont accepté de nous confier leur impression sur ces élections tant contestées.
Mme DIAKITE Assan DIAKITE habitante à Badialan
” Selon moi, l’élection était un peu mal organisée. La liste des électeurs et les numéros des bureaux de vote étaient en désordre d’où la difficulté de voir son bureau de vote. Le taux de participation n’était pas du tout à la hauteur. Ce fait est surtout dû à la fausse promesse des maires. A chaque élection les mêmes choses. Les maires doivent quitter l’individualisme au profit du collégial. Qu’ils passent enfin à l’acte ! Parce que la population en a marre de leur fausse promesse. Qu’ils amènent le changement et créent des emplois pour les jeunes.”
Djigui Kéïta, cadre du PRVM Faso ko
” Les partis politiques ont tout déployé pour avoir une participation massive de la part de la population. Ces actions sont entre autres la rencontre des notables, des chefs de quartier, des imams, des jeunes. Malheureusement c’était l’ère de l’argent. Le fait de dissocier l’argent à la campagne est l’une des causes de la faible participation parce que les gens sont habitués à l’argent. Certains électeurs disaient prêts à voter si on les donne l’argent. Par contre, ils se montraient réticents. “
Sékou Cissé, candidat malheureux au compte du PARENA
” Les élections ont été organisées dans un contexte d’insécurité, dans un contexte où l’Etat du Mali n’était pas présent partout sur tout le territoire. L’organisation matérielle de ces élections n’était pas à la hauteur. Il ya eu des choses non bien conduites. L’exécutif a été infiltré par les responsables du parti au pouvoir qui ont attribué le marché d’impression des bulletins de vote à 11 imprimeries. Si 11 imprimeries doivent faire l’impression des documents électoraux, c’est bonjour à la fraude, les imperfections.
Le jour des élections, c’était la foire où tout s’achète et tout se vend. Les partis de la majorité étaient champions sur ce plan. Donc le parti le plus riche sort victorieux.
Quand on reporte une élection à plusieurs reprises, le sentiment d’angoisse s’installe. Ça devient une charge inutile à se débarrasser. Il ne faut pas organiser une élection parce que c’est l’alpha et l’oméga de la démocratie.
Les élections n’étaient pas transparentes. On n’avait pas besoin d’être vigilent pour constater la fraude. On achetait la conscience des électeurs. C’était trop flagrant. ”
Yacouba TRAORE
Stagiaire