Argument brandi par certains hommes politiques accusés de violences sexuelles, la « vie privée » n’est pas un totem d’immunité. Encore moins quand il s’agit d’un candidat à l’élection présidentielle.
Sur le plateau de France 2, jeudi 9 décembre, Eric Zemmour a refusé de répondre aux questions des journalistes Léa Salamé et Laurent Guimier sur les accusations d’agressions sexuelles dont il fait l’objet. « Je n’ai pas à répondre parce que c’est la vie privée et je ne parle pas de ma vie privée », a argué le candidat à l’élection présidentielle. Quelques semaines plus tôt, les proches de Nicolas Hulot usaient de ce même argument pour attester qu’ils ne « savaient rien » des comportements qui lui sont reprochés.
Bien plus tôt encore, en mai 2011, lorsqu’éclate l’affaire « DSK », l’ex-présentateur d’«Ushuaïa » estimait que la vie privée était un « périmètre absolu » qu’il « ne fallait pas transgresser ». Oui, mais voilà : de tels faits ne relèvent pas de la vie privée, ce sont des infractions punies par la loi.
Le privé est politique
« Pendant longtemps, il y a eu en politique deux façons de faire, explique Marlène Coulomb-Gully, professeure de communication et experte de la représentation des femmes dans les médias. Dans les pays anglo-saxons, la frontière entre vie privée et vie publique des personnalités politiques a toujours été très poreuse. » Les affaires d’infidélités des présidents deviennent des affaires d’État : lorsque la liaison entre Monica Lewinsky et Bill Clinton éclate, celui-ci est tenu de présenter ses excuses…
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